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Inflation, PIB révisé en baisse... Bercy forcé de revoir sa copie

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Les derniers chiffres de l'Insee font état d'une inflation qui s'envole, avec une activité qui s'est contractée au 1er trimestre, et un acquis de croissance pour 2022 passant de 2,4% à 1,9%.

Le ministre Bruno Le Maire ne s'en cache pas, "le plus dur est devant nous". Inflation, recul de la consommation, pouvoir d'achat en danger... La guerre en Ukraine et le retour de la pandémie en Chine ont eu raison de l'objectif de Bercy d'une croissance de 4%.

"Je ne crois pas à un risque de récession. Je reste très prudent car tout dépendra de ce qui peut se passer en Ukraine, de l'évolution de la situation dans d'autres pays, notamment la Chine", a tempéré ce mercredi le ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, invité sur France Inter.

"Il y aura une révision du chiffre de croissance que je ferai au moment où je présenterai le projet de loi de finances rectificative fin juin, début juillet", a-t-il précisé.

Moins de rentrées fiscales

Avec un acquis de croissance nettement revu à la baisse, les économistes les plus proches de l'exécutif tablent désormais sur une croissance de 2,5% maximum cette année.

Cette activité beaucoup moins forte que prévu va mécaniquement plomber les comptes publics. Les économistes parlent d'un "mauvais cocktail", car moins de croissance veut dire moins de rentrées fiscales.

Pour ces experts, l'inflation sera de minimum 4 à 5% sur l'ensemble de l'année, contre 1,5% prévu dans le budget, ce qui va renchérir le coût des intérêts de la dette. De son côté, l'Insee table sur une inflation à 5,4% sur un an en juin.

Enfin, des dizaines de milliards d'euros sont dépensés pour protéger le pouvoir d'achat des Français. De nouvelles lois sur le pouvoir d'achat arriveront sur le bureau des parlementaires après les élections législatives, indiquait la semaine dernière la première ministre Elisabeth Borne.

Résultat, les économistes ne croient plus à l'objectif de 5% de déficit pour cette année. Il devrait au contraire rester proche des 6,5% de l'an dernier.

Thomas Sasportas avec Pauline Dumonteil