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Groupe Bolloré, Accor... Au sein des géants du CAC 40, la future incarcération de leur administrateur Nicolas Sarkozy laisse sans voix

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La condamnation de Nicolas Sarkozy retentit jusque dans le CAC 40. L'ancien président de la République est en effet administrateur du groupe hotelier Accor et de Lagardère, détenu par Vincent Bolloré. Sa prochaine incarcération risque de le pousser à abandonner ces mandats.

C'est la sidération au sein de l'empire de Vincent Bolloré. Le milliardaire a enrôlé Nicolas Sarkozy à ses côtés en 2020 lorsqu'il est parti à l'assaut du groupe Lagardère. L'ancien président de la République en est resté administrateur et vient même d'être renouvelé jusqu'en 2028.

Le groupe Bolloré n'a pas réagi mais un proche, très embarrassé, nous expliquait jeudi qu'il est "impensable que Nicolas Sarkozy reste en poste mais que c'est à lui de démissionner".

Lors de la dernière assemblée générale de Lagardère, au printemps dernier, un petit actionnaire s'était agacé de son maintien au conseil d'administration après sa condamnation dans l'affaire des écoutes téléphoniques autour du dossier Bettencourt.

Arnaud Lagardère l'avait défendu et expliqué que sa condamnation sous bracelet électronique n'était pas assortie d'une interdiction d'exercer.

"En mesure de remplir sa mission"

Silence aussi chez Accor où Nicolas Sarkozy siège au conseil d'administration depuis 2017 et jusqu'en 2028. Il est proche du patron, Sébastien Bazin, depuis près de trente ans. Les statuts d'Accor stipulent que le PDG "veille à ce que les administrateurs soient en mesure de remplir leur mission".

Tout comme chez Lov, la société de Stéphane Courbit qui contrôle le géant de la production audiovisuel Banijay.

Nicolas Sarkozy n'est en revanche plus administrateur de Barrière depuis deux ans. Mais il reste conseiller du groupe familial Chargeurs, dont un des administrateur est sa femme, Carla Bruni Sarkozy.

S'il est déjà arrivé à des dirigeants d'être condamnés les incarcérations sont rarissimes. Surtout dans de grandes entreprises cotées en Bourse. En 2021, l'ancien PDG d'Orange, Stéphane Richard avait été condamné pour "complicité de détournement de fonds publics" dans l'affaire Tapie mais sans prison ferme. Il s'était pourvu en cassation mais n'avait pas pu être reconduit à son poste.

En général, les dirigeants d'entreprises quittent leurs fonctions ou sont évincés lorsque les affaires éclatent, et donc bien avant leur procés. Cela avait été le cas de l'ancien patron de Vinci, Antoine Zacharias, de celui de Vivendi, Jean-Marie Messier ou de celui de Lafarge, Bruno Lafont dont le procès sur l'affaire syrienne aura lieu en novembre. Sans oublier l'ancien PDG de Casino, Jean-Charles Naouri, dont le procès débute la semaine prochaine.

MP, avec Frédéric Bianchi