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Feu vert de la Cnil pour TaData, l'application qui monétise les données des jeunes

L'outil de Google compare le mot de passe de l'internaute à des bases de données d'identifiants piratés.

L'outil de Google compare le mot de passe de l'internaute à des bases de données d'identifiants piratés. - Pixabay

Cette application avait créé la polémique, elle a opéré des modifications pour être conforme à la législation.

L'application TaData va pouvoir poursuivre ses activités. Cette plate-forme avait créé la polémique en février dernier en proposant aux 15-25 ans de vendre leurs données personnelles aux annonceurs contre un peu d'argent ou des bons d'achats.

La Cnil, le gendarme des données personnelles avait lancé une enquête peu après le lancement de l'application, à la suite d'un signalement de l'association de défense des internautes Internet Society France, et l'a clôturée dans le courant de l'été, selon un communiqué de Tadata.

"On avait décidé de geler l'activité (le temps de l'enquête), pour savoir comment se positionnait la Cnil" et "on a fait des mises en conformité juridiques et informatiques", explique à l'AFP le cofondateur de Tadata Alexandre Vanadia.

Prendre le contrôle de ses données

Résultat des courses, la Cnil a clôturé "sans sanction ni mise en demeure" la procédure lancée à l'encontre de l'application qui va pouvoir reprendre ses activités.

"TaData a montré son engagement éthique et sa volonté d'améliorer la protection des données des jeunes français à travers une démarche transparente et égalitaire", peut-on lire dans un communiqué.

TaData explique que sa plate-forme "permet aux jeunes de reprendre le contrôle de leurs données en touchant une rétribution à chaque fois qu'un annonceur s'intéresse à leur profil".

De son côté, l'Internet Society France "avait lancé une alerte après avoir découvert un service qui était assez loin de respecter tous les points du RGPD (le Règlement européen sur les données personnelles), notamment en matière de consentement. (...) A notre connaissance, il y a eu des améliorations du service au bénéfice des utilisateurs", a déclaré à l'AFP le président cette association, Nicolas Chagny.

30.000 euros déjà redistribués

"On reste totalement opposé à la monétisation des données. On considère que ce sont des choses qui font partie de vous, qui ont un côté inaliénable. Les vendre est susceptible de créer une dissymétrie sur le marché où les personnes en situation de précarité vont être obligées de vendre leurs données tandis que les plus riches auront une meilleure protection de leur vie privée", a-t-il ajouté.

"Si vous êtes jeune, fuyez. Ca ne vaut pas le coup. Sinon, soyez extrêmement vigilants à ce que vous acceptez, consentez et donnez", a dit M. Chagny.

Désormais, TaData va lancer une opération de communication et vise 30.000 à 50.000 inscrits en France dès la première année. Depuis sa création, la plateforme compte plus de 3500 utilisateurs actifs. Elle affirme avoir versé plus de 30.000 euros à ses membres depuis février.

Olivier Chicheportiche avec AFP