L’avenir appartient aux CGP & Family Office !

Yann Pelard - Crédits photo - Antoine Legond
Comment le Groupe Premium se distingue-t-il sur le marché des CGP et quelle est la place du réseau CGP dans la stratégie globale du groupe ?
La branche CGP & Family Office du Groupe Premium est née en juin 2021. Nous avons voulu préserver les codes et l’ADN très entrepreneurial du Groupe Premium. Tout a démarré avec la sélection de dirigeants qui avaient créé des très beaux cabinets de gestion de patrimoine bien identifiés sur le marché et des business model forts, des partis pris, souhaitant pérenniser l’aventure à nos côtés, mais surtout des dirigeants qui partagent les mêmes valeurs d’humanité que celles du Groupe, qui ont une vision et de la motivation. On s’associe en prenant des participations majoritaires au sein de ces cabinets, ils deviennent nos cabinets référents et nous mettons à leur disposition tous les moyens dont ils ont besoin. L’idée est de soutenir la croissance organique en renforçant nos cabinets à Paris et en région. Notre ambition est de faire grandir ces business unit dans une logique de territorialisation et de croissance externe, notamment en Bretagne et Rhône-Alpes, où nous ne sommes pas encore implantés. En parallèle nous développons notre réseau en Europe, en priorité en Italie et en Suisse. Aujourd’hui la branche CGP & Family Office gère 5,4 milliards d’encours sous gestion, à travers sept cabinets CGP et deux Family Offices.
Quels types de produits ou d’offres innovantes sont actuellement en développement ou prévus pour 2024 ?
Notre souhait est d’être proactifs dans l’innovation et en recherche de véhicules d’investissement à forte valeur ajoutée. Nous proposons des « solutions maison » grâce à notre propre société de gestion, Flornoy Ferri, également notre spécialiste en produits structurés I-Kapital et enfin NeoLife, notre laboratoire de recherche dédié à l’ingénierie financière pour proposer des produits disruptifs capables d’intégrer des critères extra-financiers. Deux drivers demeurent très importants, à savoir le couple rendement-risque ainsi que l’introduction de critères extra financiers, en particulier auprès des plus jeunes générations. Ce sont des attentes clients auxquelles nous devons répondre en nous mettant en ordre de marche, notamment en affinant nos outils, en étant réactifs en matière d’efficacité opérationnelle. Pour ce faire, notre asset technologique est un facteur déterminant. En ce sens, l’IA est une révolution à laquelle nous nous préparons, bien que déjà présente dans notre quotidien de travail. Nous avons par exemple instauré la livraison de reportings financiers mensuels sous forme de vidéo générés par l’IA, avec des avatars de nos gérants.
Comment percevez-vous le décalage entre les acteurs qui se mettent à peine au diapason sur la digitalisation et l’arrivée imminente de l’IA ?
En effet à peine les outils digitaux appropriés qu’il faut déjà commencer à s’équiper différemment. Il y a un côté déceptif et frustrant mais l’IA va nous permettre d’aller plus loin collectivement. Il va falloir désapprendre pour apprendre, c’est une gymnastique à laquelle il faut se préparer. Les outils de place ne seront pas forcément adaptés à l’ensemble des besoins du marché ; cela va nécessairement générer un marché à deux vitesses, les écarts vont se creuser inévitablement. L’IA va de toute évidence être un accélérateur pour notre métier, un véritable assistant virtuel. Ne serait-ce que pour suivre l’évolution et s’assurer de la conformité du cadre règlementaire et fiscal extrêmement changeant. C’est un exercice de funambule constant. On ne peut que constater que la profession de conseil en gestion de patrimoine évolue sans cesse sur le plan réglementaire. Les conditions d’exercice de la profession, de distribution de solutions d’investissement et autres diligences d’horizons divers que doivent remplir les professionnels du patrimoine sont régulièrement modifiées. Les CGP sont, en effet, soumis à différents statuts, donc de différents textes réglementaires et d’autorités de tutelle distinctes. On fait en sorte de renforcer la formation et le développement professionnel des CGP, en animant notre communauté grâce à des experts qui interviennent sur des thématiques précises à travers des ateliers courts ou des journées de formation plus poussées. Au final, l’enjeu global réside dans l’intégration de la technologie, sans déshumaniser le métier.