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Comment s’armer face à des cycles de plus en plus courts et violents ?

Comment s’armer face à des cycles de plus en plus courts et violents ?

Comment s’armer face à des cycles de plus en plus courts et violents ? - Crédits photo : Anne Nygard (Unsplash)

[CONTENU PARTENAIRE] Récemment, le groupe La Française a mené une opération stratégique majeure en fusionnant deux de ses filiales : La Française Asset Management (LFAM) et Crédit Mutuel Asset Management (CMAM). Cette fusion, effective depuis le 1er mai 2024, a donné naissance à une nouvelle entité appelée Crédit Mutuel Asset Management, qui gère désormais 97 milliards d'euros d'actifs au 30/09/2024. Le Groupe La Française s'impose comme le 6ème acteur français de la gestion d'actifs avec 154,6 milliards d'euros d'encours au 30/09/2024. Entretien avec Philippe LECOMTE, Président de La Française Finance Services.

Pouvez-vous nous présenter le nouveau groupe La Française et les raisons de cette fusion ?

Le groupe La Française est la filière de gestion d’actifs du Crédit Mutuel Alliance Fédérale. Il est reconnu comme un acteur majeur en France et en Europe, regroupant 8 sociétés de gestion complémentaires. Le groupe se distingue par un positionnement de multi-spécialiste couvrant à la fois les actifs cotés (117 milliards d’euros) via une gestion de convictions sur l’ensemble des classes d’actifs et une expertise de gestion alternative, et des actifs non cotés (37 milliards d’euros), notamment en immobilier et en dette privée. Présents dans 10 pays, principalement en Europe et en Asie, 40 % de nos actifs tiers proviennent de clients internationaux. Face à des concurrents variés, cela nous oblige à proposer des solutions innovantes et des services sur mesure aux investisseurs, couvrant des fonds actions, obligataires, diversifiés, alternatifs ou liés à l’immobilier.

Comment évaluez-vous le climat actuel des marchés financiers et quels défis observez-vous pour les mois à venir ?

À l'heure où le secteur est mis sous pression par une baisse structurelle des revenus et une hausse des coûts, ce rapprochement va permettre de disposer d’une taille critique et d'une offre de produits et de services complète pouvant répondre aux différentes phases de marché. Nos deux sociétés de gestion historiques disposaient de spécialités complémentaires. LFAM a apporté son expertise dans l'obligataire spécialisé (dettes subordonnées et à haut rendement) alors que le profil de CMAM était plus centré sur les obligations dites Investment Grade (bonne qualité). Le nouvel ensemble va également pouvoir profiter de fonds spécialisés du type PME-ETI françaises autrefois disponibles chez LFAM, tout en bénéficiant des encours de CMAM dans l'épargne salariale. Les actifs monétaires constituent la plus grosse partie des encours du « nouveau » Crédit Mutuel Asset Management avec 45 milliards d'euros sous gestion. Suivent 17 milliards investis dans les actions, 14 milliards consacrés à l'épargne salariale, 10,5 milliards dans l'obligataire et 14 milliards dans la gestion diversifiée, qui regroupe actions et obligations.

Est-ce vraiment un atout d’être un acteur généraliste sur le marché aujourd’hui ?

Nous ne sommes pas un asset manager généraliste, tout au contraire nous souhaitons développer des spécialités variées adaptées aux diverses configurations de marchés. En effet, les marchés subissent des cycles de plus en plus violents et de plus en plus courts, il est donc crucial d’être en capacité de réagir très vite, et de proposer des réponses et des stratégies pertinentes rapidement. Les marchés sont devenus très sensibles aux événements géopolitiques, économiques ou environnementaux. Les tensions, les changements de politiques monétaires ou les crises sanitaires comme le Covid-19 ont accentué la volatilité. Les cycles économiques sont eux-mêmes plus courts en raison de l'intervention accrue des banques centrales. Par exemple, la réponse rapide à des crises comme la pandémie ou les tensions inflationnistes a réduit la durée de certains cycles. Les taux d’intérêt bas et les politiques monétaires ultra-accommodantes ont favorisé ces mouvements rapides. Nous avons donc mis en place une boîte à outils capable de faire face à ces fluctuations de plus en plus brutales.

L’ESG est devenu essentiel pour de nombreux investisseurs, l’IA est à nos portes… Quels sont les objectifs prioritaires du Groupe La Française pour les prochaines années ?

L’ambition est d’abord de grandir prioritairement à l’échelle de l’Europe continentale en Allemagne, au Benelux, en Italie et en Espagne. Nous souhaitons également poursuivre notre engagement en matière d'ESG : le groupe continue ainsi de mettre l'accent sur la transition climatique et s’équipe sur d’autres thématiques comme la biodiversité ou le capital humain. Nous nous efforçons de promouvoir une économie bas-carbone à travers des fonds thématiques dédiés et d'améliorer la transparence des entreprises sur ces enjeux. Les engagements climatiques et sociaux occupent une place centrale dans notre politique RSE, qui s'articule autour d'une gouvernance exigeante pour assurer le suivi et l'impact des actions mises en œuvre. En matière d'immobilier par exemple, nous ambitionnons de réduire les émissions de gaz à effet de serre, à intégrer la nature dans les environnements urbains et à créer des espaces inclusifs qui favorisent une meilleure qualité de vie. Par ailleurs, nous nous préparons en effet à l’arrivée de l’IA dans notre métier car nous allons être fortement impactés, inévitablement, dans un horizon de 5 ans maximum. Les impacts vont être multiples, à l’actif comme au passif. Une équipe de R&D talentueuse travaille depuis longtemps avec nous afin d’anticiper les trends, de mesurer l’impact de la blockchain, de sécuriser l’ensemble du circuit opérationnel de notre métier. Il y aura des acteurs en avance de phase, d’autres qui seront en retard, comme c’est déjà le cas pour la digitalisation. Tout le monde n’est pas encore au même niveau mais la course est longue et belle.

En partenariat avec La Française Finance Services