Vorwerk, Miele, Krone: les entreprises allemandes s'engagent contre l'extrême droite

Le 1er septembre, en Allemagne, se tiennent les élections régionales dans deux Länder: la Saxe et la Thuringe. Qui pourraient bien tomber dans les bras de l'AfD, le parti d'extrême droite, qui serait alors amenée à diriger pour la première fois des régions.
Mais certaines entreprises allemandes voient d'un mauvais oeil la montée de l'extrême droite et le font savoir. Selon les informations relatées par les Échos, une campagne lancée par le groupe Vorwerk (qui produit notamment les fameux robots Thermomix et les aspirateurs Kobold) rappelle les valeurs de diversité qui animent les entreprises signataires dans un manifeste "Fabriqué en Allemagne, fabriqué par la diversité".
La "diversité", réponse au manque de main-d'oeuvre
L'initiative lancée par une quarantaine d'entreprises, dont Braun (électroménager), Krone (matériel agricole), Sennheiser (microphones et casques audio), ou encore Miele prend la forme d'un manifeste.
Leur site indique que la prospérité économique repose sur "les personnes qui travaillent pour nos entreprises, indépendamment de leur origine", et que c'est la diversité de sa main d'oeuvre qui garantit le succès économique.
Réitérant le besoin d'une société allemande pluraliste, ouverte et orientée vers l'Europe, le manifeste appelle à l'engagement démocratique.
L'enjeu de diversité de main d'œuvre pour les entreprises allemandes n'est pas qu'une posture. Les salariés qualifiés manquent dans de nombreux secteurs critiques, et le nombre de postes vacants atteignait les deux millions en 2023.
Une percée de l'extrême-droite déjà confirmée aux élections européennes
La réponse du leader de l'AfD en Thuringe, Björn Höcke, figure radicale du parti, ne s'est pas faite attendre. Dénonçant ce qui selon lui relève de la "pure hypocrisie", il a pointé du doigt la délocalisation industrielle de certaines entreprises allemandes, dont Vorwek qui a deux usines en France, ou Miele qui compte transférer la totalité de sa production en Pologne.
Lors des élections européennes, plusieurs entreprises allemandes, dont la compagnie ferroviaire la Deutsche Bahn, avaient également tenté de sensibiliser leurs collaborateurs aux risques que représente la percée de l'AfD.
Las. Sur 96 sièges, l'Allemagne a envoyé en juin 14 députés d'extrême droite, réunis dans le nouveau groupe Europe des nations souveraines (ENS). Avec 16,5% des voix, l'AfD est devenue la deuxième force politique en Allemagne.