BFM Business
Entreprises

Vodafone Italia dit non à Xavier Niel

Le patron d'Iliad (Free) avait proposé 11 milliards d'euros au groupe britannique pour reprendre sa filiale italienne.

Fin de non recevoir. Reuters indique ce jeudi que Vodafone a rejeté une marque d'intérêt préliminaire de la part d'Iliad allié au fonds Apax pour l'intégralité de ses activités en Italie.

Xavier Niel, le patron d'Iliad (Free) avait proposé 11,25 milliards d'euros au groupe britannique pour reprendre 100% de sa filiale italienne deux semaines après son entrée sur le marché italien de la téléphonie fixe.

Dans un communiqué, le groupe français "prend acte" de la décision du géant britannique et indique qu'"il va poursuivre sa stratégie indépendante en Italie".

Iliad était entré sur le marché de la téléphonie mobile en Italie en 2018 et y revendique une part de marché de 10,5%. L'opérateur entend désormais renforcer ses positions.

En rachetant Vodafone Italia, Iliad aurait contrôlé plus d'un tiers du marché du mobile en Italie et afficherait un chiffre d'affaires combiné de près de 6 milliards d'euros.

Le groupe français vise un chiffre d'affaires d'un milliard d'euros en 2022 en Italie, après avoir enregistré au troisième trimestre 2021 des recettes en hausse de 20,9% à 207 millions d'euros.

Equation complexe

Vodafone Italia, qui détient une part de marché de 28,8% dans le mobile et de 16% dans le fixe, a affiché des recettes de 4,5 milliards d'euros au cours de son exercice comptable décalé, clos en mars 2021.

Sixième opérateur mobile européen en nombre d'abonnés, Iliad compte 42,7 millions d'abonnés et a généré un chiffre d'affaires de 5,9 milliards d'euros en 2020.

Ce rachat aurait été la première opération de concentration de taille sur le marché européen des télécoms. Une contration réclamée par les acteurs du secteur confrontés à une équation complexe: des revenus quasi-stables dus à une concurrence agressive et des prix très bas dans les télécoms et des investissements colossaux dans l'achat de fréquences et surtout les déploiements de réseaux 5G et fibre optique.

"Il y a clairement des pays comme l'Italie, l'Espagne ou la France, où il y a des pressions extrêmement fortes à la baisse sur les prix qui ne sont pas viables à moyen-long terme. C'est naturel de voir des mouvements de consolidation apparaître dans ces pays là", commente pour l'AFP, Sylvain Chevallier, spécialiste en télécoms et associé du cabinet conseil Bearing Point.

Olivier Chicheportiche avec AFP