Une startup française, Toopy, a créé un engrais à base d'urine

Faire de l'urine humaine un nouvel or jaune. Il fallait y penser, Toopy Organics l'a fait. Cette greentech basée en Gironde a mis au point Lactopi Start, un engrais à base d'urine humaine pour faire pousser des micro organisme. Ce produit a reçu un avis favorable de l’ANSES pour son lancement en France et d'organismes européens pour être commercialisé en Belgique, en Grèce, en Espagne, en Italie et au Portugal.
"L'urine humaine est la matière première du futur. C'est un peu comme le pétrole, il y en a beaucoup, il suffit d'aller la chercher", explique sur BFM Business Michael Roes, fondateur et président de Toopi Organics.
Chaque année, les Européens rejettent 240 milliards de litres. Il faut 6000 milliards de litres d’eau potable dans les chasses d’eau pour l'évacuation vers des stations d’épuration qui pour fonctionner nécessitent beaucoup d'énergie.
"Soit on continue à taper dans les mines et les ressources fossiles pour produire des engrais avant de les détruire dans des stations d'épuration, soit on circularise".
Urine d'Ephad ou de festival
En effet, cette matière première naturellement riche en azote, en phosphore et en potassium se trouve partout. Toopy se fournit dans les festivals, les salles de concert, les stations services ou les Ephad, bref, dans tous les endroits où le public rejette des hectolitre de liquide. Ces urines sont contiennent souvent alcool ou substances chimiques. Avant d'être transformée, elles sont stabilisées puis hygiénisées.
"Il n'y a pas de grosses variabilités entre une urine d'Ephad ou de festival. Evidemment, il y a des résidus pharmaceutiques mais nous sommes capables de les enlever. D'ailleurs, aujourd'hui, ils partent dans le cycle de l'eau", rappelle Michael Roes.
Eviter les stations d'épuration
Le prix est l'autre intérêt de cette innovation. La matière première est récupéré gratuitement auprès des entreprises qui installent des urinoires dans les évènements et qui doivent payer le rejet dans des stations d"épuration. Toopy fait économiser le service et même la construction d'une station d'épuration comme sur les aires d'autoroutes.
"Habituellement, les produits écolo ou vert sont plus chers à l'agriculteur à cause de matière première onéreuses. L'idée est d'avoir un produit aussi efficace que le standard actuel et moins cher", résume Michael Roes.
Toopy démarre la commercialisation de son produit. Elle emploie déjà 21 salariés et transforme dans son usine 2 millions de litres d'urine. Elle compte créer un vingtaine d'usines dans les 5 prochaines années pour collecter près de 4 milllions de litres de matière première d'ici à 2027.
