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Et si SFR était racheté par un opérateur étranger? Le gouvernement se dit "très vigilant" mais ne veut pas se prononcer sur un éventuel blocage

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Le ministre de l'Industrie Marc Ferracci ne se prononce pas encore sur un éventuel blocage par le gouvernement d'une tentative de rachat de l'opérateur télécom par un groupe étranger.

Le gouvernement sera "très vigilant" si d'éventuels acteurs "étrangers" envisageaient de racheter l'opérateur SFR, la téléphonie étant un "enjeu de souveraineté" en France, a déclaré le ministre de l'Industrie Marc Ferracci mardi sur CNews et Europe 1. "Effectivement aujourd'hui SFR veut céder ses actifs dans la téléphonie", a déclaré le ministre, jugeant qu'il y a dès lors une "possibilité" qu'il n'y ait plus que trois opérateurs de téléphonie en France (Orange, Bouygues et Free).

"Si d'aventure des acteurs étrangers s'intéressaient à SFR", le gouvernement serait "préoccupé" par "des enjeux de souveraineté", a ajouté le ministre.

Marc Ferracci n'a pas répondu à la question d'un éventuel blocage par le gouvernement d'une tentative de rachat par un groupe étranger. "Je ne peux pas le dire aujourd'hui, a-t-il dit. J'attends de voir si des offres se manifestent mais c'est un élément de préoccupation, les infrastructures de téléphonie sont des éléments de souveraineté, donc le gouvernement sera très vigilant aux éventuels acteurs qui se présenteraient".

Eléments de souveraineté

Pour les consommateurs, une cession de SFR ne doit pas se traduire "par des hausses de prix" sur les abonnements "qui soient trop significatives et qui pénalisent la facture téléphonique des Français", a estimé Marc Ferracci. "Mais en même temps", a-t-il fait valoir, "il faut trouver un équilibre" industriel. "Il faut que nos opérateurs aient la capacité pour continuer à investir dans les réseaux."

"On a beaucoup investi dans la fibre, on est le pays le plus couvert par la fibre, le plus couvert par la téléphonie mobile. Donc il faut qu'on conserve ces capacités", a-t-il dit.

La maison mère de SFR Altice France, lourdement endettée, est entrée depuis février dans un processus de restructuration de sa dette après un accord avec ses créanciers. La vente de SFR, valorisé à hauteur de 30 milliards d'euros selon des rumeurs de marché, pourrait aboutir à une reconfiguration inédite du marché des télécoms français depuis l'arrivée de l'opérateur Free en 2012.

OC avec AFP