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Une jeune étudiante se fait usurper son identité et doit plus de 2.000 euros aux finances publiques

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Pour justifier de sa non-présence dans les trains, Maeylis Chaplaud a été contrainte de demander à son employeur des justificatifs, ainsi que des déclarations signées par des témoins pour les journées où elle n'était pas en service.

Imaginez que vous vous réveillez un matin avec un découvert de 400 euros alors que, la veille, votre solde était en positif de 100 euros. Cette mauvaise surprise est arrivée à Maeylis Chaplaud, jeune Bergeracoise, rapporte France Bleu Périgord. En ouvrant son application bancaire, elle découvre que la Direction générale des finances publiques (DGFIP) a procédé à un prélèvement de 500 euros.

Incompréhension pour cette alternante en comptabilité. Un cinquantaine de mails auprès du centre des finances publiques de Bordeaux plus tard, le couperet tombe. Et c'est pire que ce qu'elle imaginait. L'étudiante doit plus de 2000 euros en raison de sept amendes, depuis majorées, de la part de la SNCF. Sauf qu'elle n'a jamais mis les pieds dans les trains en question. Quelqu'un a donc usurpé son identité.

Angoisse

Si cela peut paraître inconcevable pour beaucoup, la SNCF assure ne pouvoir rien y faire. Puisque les contrôleurs ne sont pas en mesure de vérifier les cartes d'identité des fraudeurs, n'importe qui a la possibilité de se faire passer pour une autre personne en ayant simplement quelques informations de base. "Tout le monde est conscient de la faille, mais personne ne fait quelque chose", s'emporte Maeylis Chaplaud auprès de France Bleu.

Même son de cloche du côté de la DGFIP, car l'usurpation d'identité n'est pas encore prouvée du côté de la police et de la justice. Les prélèvements pour le remboursement total de la dette restent pour le moment à sa charge.

"On m'a prélevé plus de 60% de mon salaire, explique cette jeune apprentie en comptabilité. J'angoisse dès que je me connecte sur mon compte bancaire, je suis au travail et une personne prend mon nom pour aller faire un Bordeaux-Paris qui sera majoré à 375 euros sur mon compte un an après."

Procédure interminable

Pour justifier de sa non-présence dans les trains, Maeylis Chaplaud a été contrainte de demander à son employeur des justificatifs, ainsi que des déclarations signées par des témoins pour les journées où elle n'était pas en service.

Comment le fisc va-t-il contribuer à lutter contre la fraude dans les transports?
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Micmac administratif oblige, elle doit désormais soumettre une copie de sa plainte à la DGFIP régionale et entrer en contact avec l'Officier du Ministère Public (OMP), un agent de police chargé de traiter les affaires liées aux amendes impayées nécessitant recouvrement. Avant un dernier passage devant la DGFIP, toujours en possession de sa plainte. Néanmoins, elle devra de nouveau porter plainte et prouver sa non-présence dans le train au moment de l'amende si le mystérieux fraudeur venait à récidiver une nouvelle fois.

Alors qu'elle se voyait déjà poursuivre son BTS en licence, la jeune femme envisage désormais de stopper ses études voire de quitter la France pour échapper au règlement de potentielles nouvelles amendes.

Théodore Laurent