Un tunnel entre l'Espagne et le Maroc? Une étude de faisabilité est lancée

Des passagers débarquent d'un effectuant la liaison entre le Maroc et l'Espagne en 2022. - - © 2019 AFP
Comme le Tunnel sous la Manche, la perspective d'un tunnel entre l'Espagne et le Maroc a longtemps fait rêver, mais s'est toujours heurtée aux colossales difficultés liées à ce projet.
Pourtant, l'idée d'un tunnel sous la Méditerranée a bien été formalisée en 1989 du côté espagnol avec l'idée de relier les deux rives de la Méditerranée à travers le détroit de Gibraltar.
Mais depuis, le projet a subi les tergiversations et les renoncements, encore une fois à cause des difficultés techniques et des moyens pour les contourner.
En mars dernier pourtant, il accélère à nouveau après la visite, à Rabat, du ministre espagnol des transports Óscar Puente. Ce dernier appelle à organiser une rencontre "dans les plus brefs délais" entre une société espagnole et une autre marocaine pour "continuer à avancer dans les études nécessaires au développement de cette infrastructure".
"Il s’agit d’un projet stratégique pour l’Espagne et le Maroc, mais aussi pour l’Europe et l’Afrique", expliquait-on.
Un coût de 26 milliards d'euros?
On apprend aujourd'hui que le gouvernement espagnol a confié une étude de faisabilité à la filiale espagnole de l’entreprise allemande Herrenknecht. Il s'agit toujours de voir s'il est possible de monter ce projet pharaonique d'ici à 2050.
En 1995, une première version du projet prévoyait la construction d’un double tunnel ferroviaire de 38,7 kilomètres de long, avec une galerie intermédiaire, dont 27,7 kilomètres seraient situés à environ 100 mètres de profondeur. Le trajet s'effectuerait en 30 minutes environ.
Cette première ébauche avait été évaluée à pas moins de 13 milliards d’euros. mais aujourd'hui, selon les spécialistes, la facture serait proche du double de cette somme.
Autant dire que la question du retour sur investissements est cruciale. Outre les passagers et les marchandises, l'idée serait d'y faire transiter des câbles électriques ou de communications comme dans le Tunnel sous la Manche. Mais aussi de s'interconnecter aux réseaux ferroviaires des deux pays qui disposent tous les deux de lignes à grande vitesse.
Selon les études préliminaires, un tel tunnel permettrait en 2050 de transporter environ 12,8 millions de passagers et 13,13 millions de tonnes de marchandises par an.