Un SDF dérobe un bus de la RATP et roule 13 kilomètres avant d'être interpellé à Paris

Un bus de la RATP a été dérobé dans la nuit du lundi 22 au mardi 23 septembre par un sans-abri, alors que le conducteur prenait sa pause au terminus de la gare Montparnasse.

Il est environ 5 heures du matin, ce lundi 22 septembre, lorsqu'un chauffeur de bus Noctilien de la ligne 13, se gare à proximité de la gare Montparnasse à Paris, le temps d'une pause. Mais tandis qu'il boit un café, un homme sans domicile fixe, qui se trouvait dans le secteur, s'empare de son véhicule et amorce un long voyage à travers les rues de la capitale.

Ahuri devant la disparition de son bus, le chauffeur contacte alors le Centre de régulation et d’information voyageurs (CRIV), chargé de suivre en temps réel le déplacement des véhicules RATP. Son bus est situé Porte Maillot, mais file en direction du périphérique.

Grâce à la géolocalisation, le véhicule et l'auteur du vol ont été interceptés par la police, aux alentours de 5h30, à Porte de Bagnolet, soit à environ 13 kilomètres de l'endroit où était stationné le bus.

"Le véhicule a été repéré en train faire des tours de périphérique", indique le parquet de Paris à BFMTV.

Un "acte grave"

"Il ressort des premiers éléments de la procédure que le machiniste avait pris sa pause en laissant les clés sur le contact", a ajouté le parquet.

Des déclarations cependant contredites par Ahmed Berrahal, élu à la commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) de la RATP, qui indique auprès de BFMTV qu'un bus démarre au moyen d'un bouton, et non d'une clé.

"Vous entrez dans un bus, vous décompressez la porte (...), il y a juste un bouton sur lequel appuyer et le bus il démarre", insiste-t-il. "Il n'y a pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour savoir comment démarrer un bus".

Indigné après l'incident de Montparnasse, Ahmed Berrahal dénonce un "acte très gave" et demande à la ville de Paris la mise en place de nouveaux systèmes de sécurité concernant l'accessibilité des véhicules RATP.

"Nous ce qu'on demande, pour la sécurité des usagers, c'est qu'on mette un anti-démarrer avec une carte de service de sorte qu'on doit badger avec sa carte" pour démarrer un bus, alerte le représentant de la CSSCT.

Une plainte déposée par la RATP

Contacté par BFMTV, la RATP a indiqué porter plainte. "Aucun voyageur ne se trouvait à bord au moment des faits et aucun blessé n’est à déplorer", a précisé le réseau de transport parisien.

Selon le parquet de Paris, la personne interpellée au volant est inconnue des services de police et de justice. Une enquête, confiée à la Brigade des Réseaux Franciliens (BRF), est en cours pour déterminer les circonstances exactes de cet incident.

Ce n'est pas la première fois qu'un bus RATP est la cible d'un vol. En mai 2024, un ex-machiniste de la RATP avait dérobé un bus et conduit des usagers sur la ligne 46 alors qu'il n'était plus en fonction.

Un autre vol avait également eu lieu quelques mois plus tard, en juillet 2024, à Mantes-la-Jolie. L'individu avait été interpellé à une trentaine de kilomètres de son point de départ dans le département de l'Eure.

Valentine Ribes avec Orlane Edouard