Un Européen sur quatre a peur en avion: quels sont les aéroports du continent les plus anxiogènes?

Si vous avez peur en avion, il faudra peut-être éviter ces aéroports. AirAdvisor, une plateforme en ligne dédiée à la protection des droits des passagers aériens, vient de publier le classement des dix aéroports européens les plus anxiogènes pour les passagers. Ces aéroports ne sont pas dangereux mais ils exposent plus fréquemment les passagers à des situations stressantes à cause des turbulences plus nombreuses, des remises de gaz, des approches spectaculaires ou encore des descentes abruptes, des pistes courtes...
Pour établir ce classement, le site s'est appuyé sur son indice maison "PURE" (Passengers Unease & Real-world Exposure) présenté comme "indépendant". "Le modèle attribue à chaque aéroport une note de 0 à 100, en fonction de sept familles de facteurs de stress perceptibles par les passagers, chacune étant pondérée selon son importance relative", explique AirAdvisor.
Voici donc le palmarès des aéroports européens les plus anxiogènes:
- Funchal/Madère (Portugal) – 88/100
- Gibraltar (Territoire britannique d’outre-mer) – 84/100
- Innsbruck (Autriche) – 83/100
- Londres-City (Royaume-Uni) – 81/100
- Vágar/Îles Féroé (Danemark) – 79/100
- Keflavík (Islande) – 76/100
- Skiathos (Grèce) – 75/100
- Santorin (Grèce) – 72/100
- Mykonos (Grèce) – 70/100
- Tenerife Nord (Espagne, Îles Canaries) – 68/100
Les aéroports insulaires en tête de classement
Comme le note AirAdvisor, "les aéroports insulaires dominent le classement, de Madère et Gibraltar aux îles grecques et à Tenerife. Leur situation en bord de mer les rend particulièrement exposés aux vents de travers et aux rafales saisonnières, tandis que les falaises environnantes et les pistes courtes renforcent l’intensité de l’expérience pour les passagers".
"Madère n'est pas plus dangereux que d'autres aéroports", explique Jean Serrat, consultant aéronautique pour BFMTV, "mais il a certaines particularités": géographie et épisodes venteux. Il fait partie des aéroports où le pilote doit s'être entrainé lors d'un vol sur place avec un instructeur ou avec un simulateur.
"Le relief montagneux est un autre facteur récurrent. Les approches en vallée d’Innsbruck et les crêtes souvent couvertes de nuages de Tenerife Nord signifient que turbulences, procédures de circuit et changements de cap soudains sont plus fréquents pour les pilotes, mais impressionnants pour les passagers anxieux.", souligne l'étude.
"Enfin, les pistes inhabituelles se distinguent comme amplificateurs de stress. La piste de Madère perchée sur des piliers de béton au-dessus de l’océan, celle de Skiathos qui se termine juste après une route publique et une plage, et la descente particulièrement abrupte de Londres-City créent des visuels très spectaculaires qui font serrer les accoudoirs aux passagers", poursuit le spécialiste. Si certains aéroports se distinguent, la plateforme rappelle que ces facteurs de stress sont courants en aéronautique alors qu'ils sont parfois perçus comme des signes de danger.
La météo est un facteur croissant
"Les remises de gaz (quand les pilotes interrompent un atterrissage et retentent leur approche) se produisent environ une fois par jour dans un grand aéroport européen. Pendant les intempéries, ce chiffre peut grimper à des dizaines, et pourtant chacune d’elles est une manœuvre standard, bien maîtrisée", explique-t-il.
"La météo est également un facteur croissant: les données d’Eurocontrol montrent qu’en 2024, près de 25% de tous les retards de vol en Europe étaient causés par des conditions météorologiques défavorables. Pour les passagers nerveux, cela se traduit par plus de circuits d’attente, de déroutements et de descentes cahoteuses, toutes parfaitement sûres, mais souvent stressantes", peut-on lire.
"Savoir que certaines turbulences, remises de gaz ou retards météo sont fréquents dans certains aéroports permet de les percevoir comme des aspects normaux de l’aviation, et non comme des signaux inquiétants", commente Anton Radchenko, PDG d’AirAdvisor qui rappelle que la peur de l’avion touche environ 1 Européen sur 4, dont environ 10% ressentent une anxiété sévère au moment de monter à bord.