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Transports, énergie, enseignement... Vers une France à l'arrêt à partir du 7 mars?

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La principale différence avec les précédentes journées de mobilisation est le caractère reconductible de la grève notamment dans les transports, les raffineries ou chez les éboueurs.

Pour cette 6e journée de mobilisation contre la réforme des retraites désormais examinée au Sénat, l'intersyndicale entend passer des mots aux actes afin de parvenir à une journée noire, une "France à l'arrêt".

"Il y a consensus entre nous pour dire que l’objectif c’est de faire plus fort que le 31 janvier" indique à l'AFP Yvan Ricordeau, secrétaire national CFDT. Lors de cette journée, les syndicats avaient compté plus de 2,5 millions de manifestants et les autorités 1,27 million.

De nombreux secteurs ont déposé des préavis qui, pour certains, sont reconductibles. Pour ce 7 mars, le gouvernement s'attend donc à une journée "dure" qui pourrait être la première d'une longue série.

• SNCF, RATP: vers une grève massive et reconductible

Les quatre syndicats représentatifs de la SNCF se sont mis d'accord pour durcir le mouvement avec la perspective d'une mobilisation très forte dès le 6 mars à 19h, à l'image de la première journée d'action des syndicats où la plupart des trains avaient été annulés.

Sur BFMTV, Didier Mathis (UNSA Ferroviaire) a rappelé que le projet de réforme est "inacceptable".

Surtout, après consultation de leurs bases, les syndicats ont appelé pour la première fois à une grève reconductible. Dès le 8 mars, des assemblées générales décideront chaque soir à 18h de la suite du mouvement.

"L'objectif est clair" explique sur BFMTV, Rémi Aufrère-Privel, représentant national du syndicat UNSA Ferroviaire: mener 10 jours de grève d'affilée et bloquer Paris au moins deux week-ends.

Même tonalité de la part des syndicats de la RATP. "Malgré le rejet d'une très large majorité de la population, le gouvernement reste bloqué sur sa réforme brutale, injuste et injustifiée" écrit l'intersyndicale dans un communiqué.

La grève dans le métro parisien débutera le 7 mars et sera également reconductible. Objectif: retrouver la mobilisation du 19 janvier où le trafic était quasiment à l'arrêt.

La grève pourrait être également suivie dans les réseaux de transports des autres métropoles comme Lyon, Marseille, Toulouse, Montpellier...

Rappelons que les prévisions précises des perturbations sont généralement communiquées 48 heures avant la journée de grève.

Selon les informations de BFMTV, les principaux syndicats ont appelé à une mobilisation massive pour "fermer totalement les écoles, collèges [et] lycées" le mardi 7 mars. 

En revanche, il n'y a pas pour le moment d’appel à une grève reconductible. Quelques établissements parmi les plus mobilisés pourraient décider de partir malgré tout en grève reconductible, mais ça restera des actions localisées.

L’intersyndicale a aussi appelé les personnels "à se mobiliser le 8 mars, journée internationale de luttes pour les droits des femmes, pour dénoncer l’injustice sociale majeure de cette réforme des retraites envers les femmes".

• Energie: des baisses de production voire des coupures ciblées

"On est prêts pour la France à l'arrêt", assure la CGT énergie à l'AFP au début du mois de février. 

Depuis le début du mouvement, la CGT a procédé à des baisses de production (n'entraînant pas de coupures chez les particuliers) et des coupures ciblées, visant notamment des permanences d'élus de la majorité

La grève pourrait également toucher les équipes de maintenance des centrales ce qui pourrait accentuer la baisse de production électrique. Ce 28 février, 38 réacteurs nucléaires sur 56 sont en activité.

• Raffineries/chimie: le risque de la pénurie d'essence

La CGT chimie appelle à une grève reconductible dès le 6 mars dans son secteur. "Donc le raffinage est inclus dedans, l'industrie pétrochimique, les industries pharmaceutiques, le caoutchouc, la plasturgie", a déclaré à l'AFP Éric Sellini, coordinateur CGT pour le groupe TotalEnergies.

Contrairement aux autres journées de grève, la possibilité d'une reconduction fait planer le risque d'une pénurie de carburant avec des raffineries à l'arrêt et l'impossibilité de faire sortir les camions-citernes.

• Les éboueurs rejoignent le mouvement

La CGT appelle à une grève reconductible dès le 7 mars (la centrale syndicale est majoritaire à Paris). Tous les salariés, de ceux en charge de la collecte des déchets à ceux du tri, sont concernés.

La filière collecte et tri est partagée entre le service public, géré par les collectivités territoriales, qui dépendent de la fédération des services publics, et le privé (des entreprises comme Veolia, Derichebourg et Nicollin), dont les travailleurs sont organisés par la fédération des transports.

"C'est notre contribution, notre participation à l'appel de l'intersyndicale pour le blocage de l'économie", indique à l'AFP, François Livartowski, secrétaire fédéral de la CGT-services publics.

• La CGT appelle les livreurs des plateformes à faire grève

La CGT Transports, deuxième syndicat chez les livreurs, a appelé ces professionnels à arrêter le travail le 7 mars. Mais il est difficile de savoir dans quelle mesure ce mouvement sera suivi.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business