Trajets domicile-travail: la voiture reste largement majoritaire chez les actifs français

La voiture reste le moyen de transport privilégié pour se rendre au travail. 75% des actifs français l’utilisent au quotidien, note le dernier baromètre "Mobilités & entreprises" Alphabet France* publié ce mercredi 30 novembre. Un chiffre en légère hausse par rapport à 2019 et un taux alors de 72%. La pandémie a visiblement eu un effet notable: la part modale de la voiture sur ce même baromètre était à 81% en 2017, mais, après ce fort recul, était remontée à 76% en 2021.
Un "effet covid" encore visible
L’étude note toutefois que "la plupart des solutions de mobilité alternatives ‘douces’ repartent à la hausse" par rapport aux deux années précédentes, même si on note un léger recul par rapport à la période pré-covid. Les "transports doux classiques" (marche à pied, vélo et trottinette) sont utilisés par 35% des actifs (33% en 2021, mais 38% en 2019) et les "transports doux électriques" (vélo à assistance et trottinettes) par 7% des travailleurs (5% en 2021, 6% en 2019).
Le taux d’utilisation des transports en commun reste stable par rapport en 2021, un actif sur cinq y a recours pour se rendre au travail, mais ce mode de déplacement accuse un recul de 7 points par rapport à 2018. Sans surprise, 81% des utilisateurs de ces transports en commun résident et travaillent dans des grandes agglomérations.
C’est aussi dans ces zones urbaines denses que le baromètre Alphabet évoque un recours plus important aux deux et trois roues motorisés, 65% des utilisateurs d’un scooter thermique viennent d’une agglomération de plus de 100.000 habitants, 57% en électrique. Même constat pour les mobilités douces: 73% des utilisateurs de vélos classiques et 61% de vélo à assistance électrique.
Un trajet de 20 kilomètres en 25 minutes
En moyenne, un actif français réalise un trajet de 20 kilomètres en 25 minutes pour se rendre à son travail. "Ces tendances diffèrent néanmoins selon la région, la taille de l’agglomération et les zones – urbaine, rurale, mixte – dans lesquels s’effectuent ces trajets", note le communiqué d’Alphabet France.
Un point important du moral des travailleurs: comme l’an dernier, 24% des sondés estiment que cette mobilité domicile-travail "impacte négativement leur QVT (qualité de vie au travail) et 72% d’entre-eux évoquent une perte de temps".
Un choix économique...
Dans un contexte de prix des carburants à des niveaux relativement élevés, l’étude rappelle l’importance du coût dans le choix du mode de transport. Face à la flambée des prix à la pompe, un actif sur trois qui utilise une voiture thermique dit avoir modifié sa manière de se déplacer pour aller au travail ou réaliser des trajets professionnels.
Alors que le prix du titre de transport et des abonnements devrait augmenter l’an prochain dans de nombreuses agglomérations et régions, ce critère économique reste le principal critère de choix pour les usagers des transports en commun, à 54%, ainsi que pour les utilisateurs de transports doux classiques, à 45%, et électriques, à 40%.
... et écologique
Le critère écologique prend aussi de l’importance dans le choix des actifs: 42% évoquent ce facteur environnemental chez les utilisateurs de "transports doux" électriques comme 44% des usagers des transports en commun et des "transports doux" classiques. Un peu plus d’un quart des conducteurs de deux ou trois roues et de voitures électriques justifie également le choix de leur transport "daily" par cette préoccupation environnementale.
La voiture apparaît au contraire souvent comme un choix subi. 45% des conducteurs de véhicules thermiques expliquent n’avoir pas réellement la possibilité d’adopter des solutions alternatives plus appropriées. Un taux qui descend à 29% tout en restant significatif chez les utilisateurs de voitures électriques ou hybrides.
Les entreprises, acteurs clés des mobilités
L’entreprise apparaît comme un levier de premier plan pour faire évoluer les pratiques: 59% des actifs déclarent en effet bénéficier, dans ce cadre, de solutions ou de services de mobilité permettant d’améliorer leur qualité de vie au travail.
Pour 52% d’entre-eux, l’économie financière, via la prise en charge d’une partie des frais de transports par exemple, représente le principal avantage, en progression par rapport à 2020 et un taux de 43% et loin devant d’autres critères comme le confort, le gain de temps ou la sensation de réduire la pollution.
Parmi les solutions proposées, 13% des actifs évoquent une voiture de fonction ou un service équivalent mis en place par l’employeur, 20% un remboursement des frais kilométriques et 24% du remboursement partiel ou intégral des titres de transport en commun.
"Comme les années précédentes, ce remboursement des transports en commun s’impose comme la première solution proposée par les entreprises et utilisée par les travailleurs pour accompagner leur mobilité", met en avant le communiqué.
Autre tendance, le baromètre note une légère hausse de l’intérêt pour des bornes de recharge pour voitures électriques à disposition sur le lieu du travail: de 5% en 2020, ils sont désormais 7% à pouvoir accéder à une prise, et 12% des actifs souhaiteraient en bénéficier.
Enfin, 6% des actifs ont accès à un budget ou un forfait mobilité, permettant un peu à la manière des titres restaurants d’utiliser une certaine somme mensuelle pour se déplacer, et 23% souhaitent que leur entreprise propose ce système. Cette solution s'avère en effet plus flexible, particulièrement adaptée à un salarié ayant le choix entre plusieurs solutions de mobilité et qui peut ainsi lui-même arbitrer entre des pleins de carburant, l’achat d’un titre de transport ou la location d’un vélo ou d’une trottinette.
*Méthodologie: Etude en ligne réalisée par l’Ifop pour Alphabet France du 1er au 9 septembre 2022 auprès de 1003 Français actifs de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas.