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TGV: les Basques ne veulent pas de la ligne à grande vitesse Sud-Ouest

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La communauté d'agglomération Pays basque s'est prononcée samedi à Bayonne contre le projet de ligne ferroviaire vers Toulouse et Dax.

Les élus communautaires ont voté à une large majorité leur opposition de principe à ce projet de 14,3 milliards d'euros et ne se sont donc pas prononcés sur la contribution de 45,8 millions d'euros qui leur était demandée.

La LGV Sud-Ouest, devant faire gagner une heure de trajet vers Toulouse et 20 minutes vers Dax, doit être financée à 40% par l'État, 40% par des collectivités locales d'Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine et 20% par l'Union européenne.

La communauté d'agglomération basque était la dernière des 27 collectivités concernées à examiner ce projet, relancé au printemps par le gouvernement.

Si les collectivités d'Occitanie se sont rapidement mises d'accord pour réunir 2,2 milliards d'euros, celles de Nouvelle-Aquitaine ne sont pas parvenues à rassembler l'ensemble du 1,7 milliard d'euros qui leur était demandé dans le plan de financement.

"Un projet d'une autre époque"

Outre la communautés d'agglomération Pays basque, celle du Grand Dax ainsi que les départements du Lot-et-Garonne et de Gironde ont refusé de participer. Le département des Pyrénées-Atlantiques a par ailleurs contribué moins que prévu.

Certaines collectivités ont toutefois fait connaître leur souhait de "délibérer de nouveau en janvier", selon la Région Nouvelle-Aquitaine.

En séance du conseil communautaire, des élus basques ont dénoncé un "projet d'une autre époque" qui "artificialisera des milliers d'hectares d'espaces naturels et agricoles" et "ne fera pas disparaître le mur de camions" qui passe la frontière depuis et vers l'Espagne.

Le président Jean-René Etchegaray, maire (UDI) de Bayonne, a estimé que la LGV reviendrait à "exporprier une partie de notre population qui ne pourra plus se loger" en raison d'une hausse des prix de l'immobilier, déjà très élevés.

Il reste donc aux collectivités territoriales 235,5 millions d'euros à trouver, a précisé samedi le préfet coordinateur Etienne Guyot.

Plusieurs refus

"Il reste en net 2,4% du projet de la part des collectivités territoriales à trouver" soit "336,4 millions d'euros brut, ce qui représente en net, quand on déduit la part attendue des fiscalités, 235,5 millions d'euros", a déclaré M. Guyot, nommé préfet coordinateur du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) fin juillet par le Premier ministre Jean Castex.

"J'ai transmis le 22 novembre le plan de financement à 26 collectivités territoriales en leur demandant de se prononcer (...). Je me réjouis qu'en moins d'un mois 23 collectivités se soient engagées financièrement en faveur du projet", a-t-il ajouté, précisant que la "fiscalité attendue doit représenter à peu près 30% des contributions" des collectivités territoriales.

Le 22 novembre, le département de la Gironde avait dit non à la LGV. Parmi les 26 collectivités mentionnées dans le plan de M. Guyot, le Lot-et-Garonne et les communautés d'agglomération de Dax et du Pays basque ont refusé.

OC avec AFP