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Taxe sur les billets d'avion: Volotea accusée de se servir directement sur les cartes bancaires de ses clients

Volotea n'exploite que des avions de moyenne capacité (125 à 150 passages maxi)

Volotea n'exploite que des avions de moyenne capacité (125 à 150 passages maxi) - Volotea

La compagnie agirait de la sorte lorsque le billet a été payé avant l'adoption par les parlementaires de la hausse de la taxe. La Répression des fraudes a été saisie.

L'application de la hausse de la taxe de solidarité sur les billets d'avion (TBSA) décidée par le gouvernement et votée par le Parlement donne lieu à des pratiques commerciales un peu limites.

Air France et Corsair par exemple avaient répercuté la hausse de la taxe sur le prix final de leurs billets avant que la mesure n'ait été adoptée par les députés, promettant des remboursements a posteriori si la hausse n'était pas actée.

Aujourd'hui, ce sont les pratiques de la low cost Volotea qui sont dénoncées. Selon L'Echo Touristique, l'entreprise espagnole aurait récolté cette taxe en se servant directement sur les cartes de paiement de ses clients lorsqu'ils ont acheté un billet avant l'adoption de la mesure, sans leur demander l’autorisation évidemment. 

Plusieurs témoignages

Selon nos confrères, plusieurs témoignages sont remontés au syndicat des Entreprises du Voyage. "Des signalements concordants font état d’une majoration tarifaire appliquée a posteriori sur des billets d’avion déjà vendus", confirme Guillaume Beurdeley, secrétaire général adjoint du syndicat.

"Plus grave encore, Volotea a forcé les prélèvements directement sur les cartes bancaires des clients sans leur demander leur accord", indique-t-il. Pire, Volotea aurait même ajouté des frais de dossier à ce prélèvement forcé. 

Outre un courrier à la compagnie exigeant qu'elle arrête ces pratiques, le syndicat professionnel a saisi la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Contactée par BFM Business, Volotea indique "inclure dans le prix des billets les taxes établies par les autorités aéroportuaires et gouvernementales". Mais "ces taxes, indépendantes de la volonté de la compagnie, peuvent évoluer entre la réservation du billet et la date du vol. Dans ce cas, les passagers ont l’obligation d’acquitter toute augmentation et Volotea est autorisée à ajuster le montant facturé, soit en débitant la différence, soit en remboursant l’éventuelle baisse sur le moyen de paiement utilisé lors de l’achat".

"Ce prélèvement n’a été effectué que si aucun paiement spontané n’était reçu après un délai raisonnable et une notification par e-mail, conformément aux conditions contractuelles en vigueur", ajoute-t-elle.

La compagnie déplore par ailleurs que cette hausse de taxe, "décidée sans concertations" avec les acteurs du secteurs, ait "créé une situation inédite" puisque "des milliers de billets avaient déjà été réservés avant que cette augmentation ne soit connue". Elle assure malgré tout avoir "notifié ses passagers concernés en expliquant l’évolution de la taxe" et dit "regretter les désagréments que cette situation a pu engendrer".

Rappelons que la mesure fixe à 7,40 euros par billet la taxe pour les destinations européennes (contre 2,63 euros auparavant). Elle est de 15 euros par billet pour les destinations intermédiaires et de 40 euros pour les destinations lointaines. Le tout en classe économique.

Globalement, le dispositif rapporterait environ 800 à 850 millions d'euros à l'État, contre 460 millions actuellement.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business