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Taxe sur les aéroports: le patron d'ADP évoque une hausse de "1,50 euro" du prix du billet d'avion

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Une nouvelle taxe inscrite au budget 2024 va cibler les grands aéroports et les concessions autoroutières.

Les passagers paieront, indirectement, une partie de la nouvelle taxe sur les aéroports. Inscrite au budget 2024, la nouvelle taxe sur les "infrastructures de transport de longue distance", qui cible les aéroports mais surtout les concessions autoroutières, devrait rapporter 600 millions d'euros par an pour financer la transition écologique, selon le gouvernement. Mais le groupe Aéroports de Paris (ADP) a d'ores et déjà prévenu qu'il répercutera ce nouvel impôt sur les compagnies aériennes et donc, in fine, sur leurs passagers.

"J'ai la responsabilité de défendre les intérêts de tous les actionnaires, à commencer par l'État qui a 51% [des parts] mais aussi des actionnaires étrangers à qui nous demandons de venir investir en France […]. Il faut attendre que le Parlement vote cette taxe, et ensuite il m'appartiendra de voir dans quelle mesure je réagis", a déclaré ce jeudi matin le PDG d'Aéroports de Paris, Augustin de Romanet, sur France Inter. Air France, par la voix de sa patrone Anne Rigail, avait déjà dénoncé le mois dernier une "nouvelle distorsion de concurrence" qui fera "du mal" aux compagnies.

"La répercussion sur le billet d'avion est de l'ordre de 1,50 euro par passager, en moyenne", a estimé Augustin de Romanet.
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Transport aérien décarboné

Cette nouvelle taxe s'appliquera à partir de 120 millions d'euros de chiffre d'affaires, ainsi que d'une rentabilité moyenne de 10% sur les dernières années, ce qui épargnera les petits aéroports et la concentrera sur les plus importants, notamment les aéroports parisiens de Roissy-Charles de Gaulle et d'Orly, ou encore Nice, Marseille et Lyon.

Par ailleurs, même sans cette nouvelle taxe, "les prix des billets vont continuer à demeurer élevés", a précisé Augustin de Romanet, évoquant l'objectif d'un transport aérien décarboné à atteindre à l'horizon 2025.

"Pour cela, il faut acheter de nouveaux avions et mettre de nouveaux carburants", a-t-il expliqué.
Jérémy Bruno Journaliste BFMTV