SNCF, avions, carburants... A quoi s'attendre ce week-end?

Après une neuvième journée de mobilisation ce jeudi contre la réforme des retraites, les perturbations, notamment dans les transports, devraient perdurer ce week-end du 25 mars. Panorama.
• SNCF
Le trafic va continuer à s'améliorer à la SNCF ce week-end avant la nouvelle journée de mobilisation mardi prochain. Pour samedi 25 et dimanche 26 mars, la SNCF prévoit:
- 3 TER sur 4 en moyenne nationale,
- 3 TGV INOUI (France et International) et OUIGO sur 4,
- 1 INTERCITES de jour sur 2,
- aucune circulation des INTERCITES de nuit,
- trafic normal ou quasi-normal pour Eurostar et Thalys.
L'opérateur indique également que des perturbations subsisteront ce lundi 27 mars.
• RATP
Il ne devrait pas avoir de changements par rapport à vendredi avec un trafic normal sur les réseaux Métro, Bus et Tramway.
Attention néanmoins, la ligne 14 sera totalement fermée ce week-end pour cause de travaux.
Le trafic sera quasi normal sur la ligne A du RER et perturbé sur la ligne B.
• Aérien
La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes de réduire samedi de 15% de leur programme de vols à Paris-Orly et de 20% à Bordeaux-Mérignac, Lyon-Saint-Exupéry et Marseille-Provence.
"En dépit de ces mesures préventives, des perturbations et des retards sont néanmoins à prévoir" ajoute la DGAC.
Pour dimanche, la DGAC a demandé aux compagnies aériennes de renoncer préventivement à 33% de leurs vols à l'aéroport de Paris-Orly et de 20% des vols à Lyon-Saint-Exupéry et Marseille-Provence.
• Carburants
Le secteur de l'énergie reste particulièrement mobilisé depuis le 19 janvier contre la réforme des retraites du gouvernement.
"Maintenant, avec des dépôts en grève, et cinq raffineries sur six à l'arrêt, l'objectif est de tenir jusqu'au retrait" du texte, explique à l'AFP Eric Sellini, coordinateur national CGT Chimie.
Selon les chiffres de l'UFIP (une organisation qui rassemble les sociétés énergétiques et pétrolières), on compte ce vendredi matin 15% de rupture d'au moins un carburant au niveau national.
Avec de fortes disparités régionales:
- Pays de Loire: 36%
- Bretagne: 34%
- Paca: 29%
- Île-de-France: 17%
- Normandie: 16%
Toujours selon l'UFIP, 5 à 10 dépôts sont encore bloqués sur les 200 en France.
Selon le site Penurie.mon-essence.fr, ce vendredi au matin, 2161 stations-service étaient en manque d’au moins un type de carburant (contre 1200 le 21 mars) dont 972 en rupture totale.
Face à ces difficultés d’approvisionnement, des restrictions d'achat de carburant sont mises en place jusqu’au lundi 27 mars dans les départements du Vaucluse et du Gard. Les particuliers ont droit à 30 litres pour les voitures et de 120 litres pour les véhicules de plus de 3,5 tonnes.
Dans le même temps, les réquisitions de personnels se sont multipliées afin de permettre les expéditions de carburant.
L'approvisionnement du bassin parisien en carburants par la plus grande raffinerie de Totalénergies de Gonfreville-L'Orcher en Normandie a ainsi repris vendredi après une intervention des forces de l'ordre et une réquisition de salariés, a indiqué la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.
"Le pompage a redémarré" et "cela permet d'approvisionner l'Ile-de-France", a déclaré la ministre interrogée par RMC.
Selon Eric Sellini, "ce sont juste les expéditions qui vont reprendre, très partiellement et s'ils y arrivent, et sur un seul produit, le kérosène car les aéroports parisiens sont à sec".
Trois salariés de la raffinerie Totalénergies de Donges, en grève depuis le 7 mars, ont également été réquisitionnés selon la CFDT "pour envoyer du carburant par pipeline à Vern-sur-Seiche", un dépôt de carburant près de Rennes.
Même chose à Fos-sur-Mer, près de Marseille où des salariés ont été réquisitionnés mardi.
• Éboueurs
Il ne faudra pas compter sur une nette amélioration sur le front des ordures à Paris puisque la CGT Services Publics a voté la reconduction de la grève jusqu'au lundi 27.
"Toute la filière déchets de la ville de Paris: des éboueurs fonctionnaires de la ville de Paris, des éboueurs du secteur privé et les salariés des usines d'incinération", précise Natacha Pommet, secrétaire générale de la fédération CGT des services publics au Figaro.
Néanmoins, les employés de la société privée Pizzorno ont mis fin ce vendredi après-midi à leur grève dans le 15e arrondissement de Paris. La collecte des déchets reprend donc "immédiatement", indique ce vendredi après-midi le maire (LR), Philippe Goujon, au micro de BFM Paris Île-de-France.
Autre bonne nouvelle, deux des trois d'usines d'incinération traitant les déchets de Paris ont rouvert vendredi matin après deux semaines et demie de grève indique le syndicat métropolitain Syctom à l'AFP.
C'est la "fin définitive" du mouvement sur ces deux sites, où les fours d'incinération "devraient rouvrir demain" samedi, les employés attendant "d'avoir assez de déchets en fosse". Ces fins de mouvement "vont nous permettre de revenir à un fonctionnement tout à fait normal", espère le Syctom.
• Manifestations
En attendant la nouvelle journée de mobilisation le 28 mars, un appel à un nouveau rassemblement a été lancé sur les réseaux sociaux avec l'objectif de se réunir place de la République à Paris à 19 heures ce vendredi soir. On peut également s'attendre à des rassemblements spontanés ce samedi.