Routes : plus de sanctions pour réduire la mortalité ?

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C'est la première hausse depuis 6 mois. Depuis le mois de janvier 2012, le nombre de morts était en baisse constante. Le cercle vertueux vient d’être rompu. Le nombre de personnes tuées sur les routes de France a augmenté de 3,6% au cours du mois de juillet. C’est exactement 13 personnes de plus que sur la même période un an auparavant. 354 personnes avaient trouvé la mort en juillet 2011.
Et pourtant, avec la météo exceptionnellement fraîche et pluvieuse, on pouvait s’attendre à des chiffres positifs comme cela avait été le cas en juillet 2011. Une mauvaise météo implique généralement moins de circulation, surtout du côté des deux roues motorisées, et davantage de prudence. De juin à juillet 2012, ce sont les piétons et surtout les cyclistes qui connaissent les hausses les plus significatives de la mortalité routière : respectivement 2% et 6%. Sur un an les accidents mortels impliquant des cyclistes ont augmenté de 10%.
« Il faut qu’il y ait une peine ferme et appliquée »
Face à cette augmentation du nombre de décès en juillet sur les routes, la sanction plus ferme pourrait être une solution. Une idée que défend vigoureusement Philippe Poinsot, créateur de l'association Marilou, du nom de sa fille qui en 2001 était tuée par un chauffard. Association qui lutte évidemment contre la violence routière : « Il faut sanctionner plus durement. Que ce soit pour excès de vitesse, alcool, stupéfiant, il faut qu’il y ait une peine ferme et appliquée immédiatement. Quand on a perdu un proche on a beaucoup de mal à accepter que quelqu’un va s’en sortir avec une peine aménageable d’un an de prison où il n’ira pas. Par exemple au Québec, premier contrôle en état d’alcoolémie, c’est un an de retrait de permis ».
« La sanction aveugle n’a pas de valeur pédagogique »
De son côté Patrick Leduc, président de l'association Automobiliste en colère a du mal à comprendre l’aspect pédagogique de telles mesures : « Ce n’est pas en sanctionnant aveuglément qu’on arrivera à quelque chose. C’est un enchaînement qui n’a aucune valeur pédagogique. On prône l’amélioration des routes, les améliorations techniques sur les véhicules… Il est quand même curieux de vendre des véhicules qui vont jusqu’à 250 km/h, alors que c’est limité à 130km/h. L’alcootest anti-démarrage, c’est une solution qui paraît intéressante ».