Rennes inaugure sa seconde ligne de métro après 8 ans de travaux

Nouveau métro de Rennes - Siemens Mobility
Les Rennais ont été patients mais cette fois c'est la bonne. Vingt ans après le lancement de sa première ligne de métro et 8 ans après le début des travaux, la seconde ligne de métro de la ville bretonne (ligne b) a été inaugurée en grandes pompes ce mardi matin en présence du ministre délégué aux Transports, Clément Beaune. Ce lancement (prévu initialement en 2020) avait été plusieurs fois retardé à cause de la crise sanitaire du covid.
Elle compte donc 15 stations sur 13 kilomètres (bouclés en 21 minutes) pour un projet qui aura coûté 1,342 milliard d'euros dont 1,096 supporté par la métropole, et mobilisé 764 entreprises.
Un projet à 1,3 milliard d'euros
Présentée comme "une révolution de proximité" par la mairie, cette nouvelle ligne qui relie St Jacques-de-la-Lande à Cesson-Sévigné (selon un axe Sud-Ouest/Nord-Est, en majeure partie en tunnel) doit garantir aux habitants "un meilleur accès à l'emploi, au logement et aux services" tout en dynamisant le tissu d'entreprises dans les zones traversées.
Désormais, trois Rennais sur quatre se trouvent à moins de 600 mètres d'une station de métro, soit moins de dix minutes à pied.

La ligne b doit permettre de transporter 110.000 personnes par jour, et ainsi faire passer à 25% la part de voyageurs utilisant les transports en commun à Rennes d'ici 2025.
La ligne a été déployée et équipée par l'allemand Siemens Mobility qui y fait rouler 25 navettes légères automatiques sans conducteur de deux voitures, le Cityval. Il avait déjà été en charge du déploiement de la ligne a.
Navettes automatiques sans conducteur
Le concurrent d'Alstom sur le très juteux marché des transports ferrés urbains (trams et métros) a également fourni l’ensemble de l’ingénierie système, les automatismes de conduite, les systèmes de voie, le poste de commande centralisé, les installations du garage atelier ainsi que la communication radio, la transmission vidéo en temps réel en station et à bord des trains, et la maintenance.
Il est plus large que le Val actuellement en exploitation sur la ligne a (2,65 m au lieu de 2,08 m), et est accessible aux personnes à mobilité réduite. Il peut transporter 179 personnes à 36 km/h de vitesse moyenne (80 en pointe) avec une fréquence de 67 secondes entre les trains aux heures de pointe.


Il est surtout évolutif en fonction du trafic, un argument de poids pour la ville. "À long terme, l'augmentation de fréquentation de la ligne au-delà de 9000 personnes transportées par heure par direction (soit 200.000 voyageurs par jour avec une fréquence de l'ordre d'une minute aux heures de pointe) nécessitera l'évolution des rames par l'adjonction d'une 3ème voiture" explique Siemens.
Dans le même temps, le système proposé est "en développement", prévient Stéphane Bayon de Noyer, directeur de projets chez Siemens Mobility cité par l'AFP.
"Quand vous développez un système, vous avez forcément des aléas, vous avez forcément des essais où vous n'avez pas atteint la performance", a-t-il poursuivi.
Un "dialogue contractuel" s'est engagé avec la métropole sur le paiement par Siemens Mobility de pénalités de retard, explique-t-il. Elles pourraient s'élever entre 30 et 40 millions d'euros, selon des informations de la presse régionale. "On va aborder ce sujet dans la sérénité", a conclu le responsable.