Polémique autour de ligne TGV Lyon-Turin

Le chantier innachevé de la ligne Lyon-Turin. - -
François Hollande avait rendez-vous avec Mario Monti lundi. L'occasion d'évoquer la ligne grande vitesse Lyon-Turin, un projet faramineux, qui soulève de plus en plus d'oppositions. L'accord a été signé en 2001 par la France et l'Italie, mais à l'instar de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le projet de ligne grande vitesse entre Lyon et Turin rencontre de plus en plus d'opposants.
Le chantier titanesque pourrait même ne jamais aboutir. C’est du moins le souhait d’une foule d’opposants, habitants, élu locaux et écologistes. Ils réclament l’abandon du projet de tunnel de 57 km pour relier Lyon à Turin.
"Il faut que le président de la République se rende compte que dépenser 30 milliards pour cette infrastructure, c'est créer du déficit et que l'on peut faire la même chose tout de suite sur la ligne existante" s'élève Daniel Ibanez, membre de la coordination contre le Lyon-Turin.
L'opposition n'empêche pas la signature d'un accord
Cette ligne existante est celle qui passe par le tunnel du Mont Cenis. La construction d’une ligne grande vitesse à côté devait répondre à une augmentation importante du trafic de camion et de marchandises, mais cette hausse n'est pas avérée.
"Elle était basée sur l'accueil de 40 millions de tonnes de fret et maintenant, d'après le référé de la Cour des comptes et les chiffres de RFF, on n'en serait plus qu'à 14 millions de tonnes" précise Luc Berthoud, maire de La Motte-Servolex.
Malgré l’opposition, les gouvernements des deux pays ont signé "la déclaration commune relative au tunnel Lyon-Turin", ce lundi, pour un coût estimé à 8,5 milliards d'euros. L'accord a été été signé par les ministres des Transports des deux pays, en présence de François Hollande et Mario Monti.
La France et l'Italie doivent encore "convaincre" l'Union européenne de financer le projet controversé de Ligne à grande vitesse Lyon-Turin à hauteur de 40%. Le coût global du projet s'élève à 8,5 milliards d'euros.
"Les 40%, ça demandera que la France et l'Italie continuent leur travail de conviction" auprès de la Commission européenne, a déclaré lundi François Hollande. Le président français a précisé que l'obtention de ce financement "dépend aussi beaucoup du budget européen".