"On fera pire" que d'occuper "des ronds-points": les taxis brandissent la menace de nouveaux blocages

La mobilisation des taxis s'échauffe dans les villes françaises. Les chauffeurs de taxis menacent d'organiser de nouveaux blocages s'ils n'obtiennent pas gain de cause sur la nouvelle convention régissant le transport de patients, à l'origine de leur colère, alors que leurs représentants sont attendus ce samedi à 17h au ministère des Transports, en présence de François Bayrou. Les taxis réclament le retrait de la nouvelle convention et l'ouverture de négociations pour trouver une issue au conflit.
"Ou on obtient tout, avec des écrits, ou on reste dans la rue", a affirmé ce samedi matin Emmanuelle Cordier, présidente de la Fédération nationale du taxi (FNDT), sur BFMTV.
En cas d'échec de la réunion, la présidente de la FNDT évoque un durcissement du mouvement, qui dure depuis bientôt une semaine. "Déjà, on a prolongé nos mobilisations, que ce soit Paris, Pau […] et Marseille qui s'y est mis aussi, jusqu'au 30 mai", a déclaré Emmanuelle Cordier, et "à partir de lundi et mardi, c'est blocage de Roissy-Charles de Gaulle et Orly". "On fera pire" que d'occuper des ronds-points, a-t-elle promis, interrogée sur une mobilisation de type "gilets jaunes".
"Il y a des actions qui commencent à se mettre en place et ce sera pire que des ronds-points", a poursuivi Emmanuelle Cordier, pour qui les taxis peuvent "bloquer" car ils "sont très mobiles".
Unification des tarifs
L'intersyndicale des taxis a lancé une mobilisation lundi pour protester contre ce projet qui prévoit une unification des tarifs, aujourd'hui hétérogènes selon les départements. Le nouveau système doit reposer sur une prise en charge de 13 euros par l'Assurance maladie, puis un tarif kilométrique. Il est conçu pour dissuader les retours à vide ou les temps d'attente trop longs.
Cette tarification doit entrer en vigueur le 1er octobre. L'objectif est de limiter la croissance des dépenses de transport sanitaire qui ont atteint 6,74 milliards d'euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (un bond de 45% depuis 2019). Le remboursement des transports de patients sur prescription est une activité essentielle dans le chiffre d'affaires de certains artisans-taxis.