"Oh mon Dieu!": le patron d'Uber choqué par les tarifs de son propre service

Le patron d'Uber ne doit pas souvent utiliser son propre service. Dara Khosrowshahi l'a démontré en début de semaine, lors d'une conférence organisée par l'entreprise à l'occasion de la présentation des résultats du deuxième trimestre.
C'est un reporter de Wired qui l'a mis dans l'embarras. Celui-ci a demandé au directeur d'Uber d'estimer combien sa course de "3 miles" (4,5 kilomètres), effectuée en Uber pour se rendre à la conférence de presse, avait pu lui coûter. Réponse de Dara Khosrowshahi: "20 dollars". Alors qu'en réalité, le journaliste avait payé 51.69 dollars pour cette courte course.
Un montant spécialement élevé qui a choqué Dara Khosrowshahi, vraisemblablement peu averti des tarifs de son propre service:
"Oh mon Dieu, wow", a-t-il laissé s'échapper à la découverte du prix.
Le journaliste en rajoute alors une couche, précisant qu'il avait dû s'y reprendre à deux fois pour obtenir un chauffeur et qu'à son premier essai, le prix de la course dépassait les 70 dollars. Désarçonné, Dara Khosrowshahi a tenté de justifier le tarif exorbitant. "Tout est plus cher", a-t-il expliqué avant d'élaborer.
"L'inflation fait désormais partie de notre quotidien. Avec Uber, la grande majorité de votre tarif revient à votre chauffeur. Les gains hebdomadaires de nos chauffeurs ont augmenté de 40-50% au cours des quatre dernières années, car c'est le coût du temps et le coût de la main-d'œuvre. Je pense que c'est positif."
Stratégie délibérée
S'il ne semble pas bien au fait des tarifs pratiqués par son application, Dara Khosrowshahi est bien celui qui a initié la hausse des prix. Arrivé à la tête de l'entreprise de transports pour particuliers il y a 6 ans, il a récemment réussi à chambouler toute la feuille de comptabilité de l'entreprise. Pendant des années, celle-ci proposait aux passagers des tarifs réduits très agressifs en brûlant le cash abondant des investisseurs. Une stratégie difficilement tenable depuis que les flux se sont taris.
Désormais, dans les pays où Uber est bien installé, les prix remontent. Et dans les pays où l'entreprise ne dégage pas suffisamment de revenus, le directeur a entamé un désengagement. En parallèle, une politique de rationalisation des coûts a été menée, ce qui a, entre autres, provoqué la fermeture de la division allouée aux taxis volants. Ce doublet effet a permis à l'entreprise cotée de dégager son tout premier bénéfice operationnel au deuxième trimestre 2023.
Contrairement à ce que le dirigeant avance, ces hausses des prix ne semblent pas profiter davantage aux chauffeurs qu'à son entreprise. Une étude de l'UCLA Labour Center a révélé qu'à New York, où les prix ont explosé, les salaires des chauffeurs ont effectivement grimpé. Mais c'est bien Uber qui profite le plus de la folle course des prix.