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Liaison aérienne polémique entre Toulouse et Barcelone: l'Occitanie veut relancer la ligne TGV

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Lancée en 2013 à travers un partenariat entre la SNCF et la Renfe, la liaison directe avait été arrêtée pendant la crise sanitaire et n'a pas été réactivée faute de rentabilité.

"Bond en arrière", "aberration écologique"..., l'annonce par Vueling d'une nouvelle ligne aérienne saisonnière entre Barcelone et Toulouse, distante de seulement 340 kilomètres, ulcère les défenseurs de la transition écologique, notamment la présidente de la région Occitanie.

"C'est inconcevable qu'il n'y ait pas plus de liaisons ferroviaires, surtout que les infrastructures existent!", souligne Carole Delga qui rencontrait ce mercredi à Barcelone son homologue Pere Aragonès. "Ce n'est pas acceptable qu'en-dehors de la route, la seule offre de transport soit l'avion". 

Rappelons que lancée en 2013 à travers un partenariat entre la SNCF et la Renfe, la liaison directe avait été arrêtée pendant la crise sanitaire et n'a pas été réactivée. Désormais, le trajet le plus rapide prend environ 3 heures 30 à 4 heures, avec une correspondance à Narbonne. Et ce malgré l'utilisation de deux TGV successifs (Renfe ou SNCF).

Un tiers de sièges occupés à l'époque de la ligne TGV

"S'il n'y a plus de liaison ferroviaire directe depuis 2020 entre Toulouse et Barcelone, c'est pour des raisons économiques", a expliqué Arnaud Aymé, expert des transports au sein du cabinet Sia Partners sur BFMTV. Concurrencée par la voiture et les autocars, la liaison représentait "seulement 10-11%" des parts de marché.

Reste que Carole Delga plaide pour une relance de cette ligne. "Je vais rappeler à Jean-Pierre Farandou", le président de la SNCF, "tout l'intérêt qu'a la SNCF à être un moteur et non pas un frein" souligne Carole Delga. 

"C'est un projet que nous sommes en train d'élaborer", ajoute Pere Aragonès qui ne donne néanmoins aucun calendrier.

"Si la SNCF a arrêté ça c'est qu'il y avait un siège [occupé] sur trois à bord de ce train donc ça perdait de l'argent", estime Arnaud Aymé. "Or sur ce type de service là, c'est la SNCF qui supporte tous les coûts et qui doit gagner de l'argent avec les recettes. Donc si des élus disent qu'il faut une liaison ferroviaire, qu'ils payent", a-t-il suggéré.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business