"Les Français ne comprendraient pas": Jean-Pierre Farandou estime que la grève à la SNCF est "évitable"

Jean-Pierre Farandou "en appelle au sens des responsabilités des cheminots". Dans un entretien accordé à La Tribune dimanche et publié ce samedi 16 novembre, le président de la SNCF estime que "la grève est évitable", alors que les syndicats de cheminots ont appelé à une grève jeudi 21 novembre pour dénoncer le démantèlement de Fret SNCF et l'ouverture à la concurrence.
"Il est normal que l'avenir de Fret SNCF suscite des réactions (...). Le calendrier des discussions est suffisamment long pour que nous ayons le temps de dialoguer. Et d'aller au bout des négociations sans passer par une grève", affirme Jean-Pierre Farandou, précisant que "ceux qui bénéficient du statut SNCF vont le garder".
"Aucun licenciement"
Les syndicats sont opposés au démantèlement annoncé de Fret SNCF, entreprise leader du fret ferroviaire en France, laquelle va disparaître le 1er janvier prochain pour renaître sous la forme de deux sociétés distinctes: Hexafret pour le transport de marchandise, et Technis pour la maintenance des locomotives,
"Le gouvernement a dit qu'il n'y aurait pas de marche arrière possible. La transformation de Fret SNCF découle d'un accord entre la Commission européenne et le gouvernement français. C'est un sujet de droit de la concurrence", explique Jean-Pierre Farandou.
Il affirme s'être engagé "à retrouver une place dans le groupe pour chacun des cheminots concernés par les 500 disparitions de poste", assurant qu'il n'y aura "aucun licenciement".
Une grève "illimitée" en décembre
La CGT-Cheminots, l'Unsa-Ferroviaire, Sud-Rail et la CFDT-Cheminots ont déjà prévenu que cette journée de grève n'est qu'"un ultimatum" avant "un mouvement de grève plus long et plus fort en décembre". Dans un communiqué commun, les trois syndicats expliquent que la grève sera illimitée et reconductible par période de 24 heures à compter du mercredi 11 décembre.
"Les Français ne comprendraient pas une grève longue et dure en décembre pour des questions de salaire, ils ne comprendraient pas de ne pas pouvoir rejoindre leur famille pour fêter Noël...", lance ce samedi Jean-Pierre Farandou.
"C'est pourquoi je dis aux cheminots: restez du côté des Français", ajoute-t-il.
Il se justifie notamment en affirmant que la SNCF a "protégé leurs salaires au-delà de l'inflation". "Aujourd'hui, l'inflation baisse considérablement (...). Il est donc normal de nous ajuster", explique le patron de la SNCF.
En ce qui concerne la grève du 21 novembre, il est, selon lui, "trop tôt pour savoir quels trains circuleront".