Les billets gratuits pour les cheminots de la SNCF "gravés dans le marbre"

Si votre train est annulé, votre billet reste valable deux jours pour le même trajet lors d'une grève SNCF. - Denis Charle - AFP
En septembre dernier, Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué aux Transports avait créé une belle polémique en mettant sur la table la gratuité des billets de train pour les cheminots et leur famille, un acquis social historique à la SNCF.
Aujourd'hui, bénéficient de billets gratuits ou à tarif réduit, les agents actifs et retraités, leurs partenaires, leurs enfants de moins de 21 ans ou étudiants, ainsi que leurs ascendants.
Face à la levée de boucliers, la direction de l'entreprise avait alors indiqué qu'elle "entendait maintenir dans la durée et dans les conditions actuelles cet acquis y compris pour ceux de ses salariés relevant de l’activité TER et qui seraient conduits à exercer leurs missions au sein des sociétés créées par la SNCF en région".
Un manque à gagner pour la SNCF évalué à 105 millions d'euros par an
Cette promesse est aujourd'hui actée. L'Unsa ferroviaire et la CFDT-Cheminots ont en effet signé deux accords sur les salaires et garanties sociales de la branche ferroviaire, issus de négociations avec le patronat du secteur. Ces deux syndicats pesant plus de 30% de la représentativité (43% environ), l'accord peut être validé.
Le premier accord concerne la classification des emplois et les rémunérations minimales garanties applicables à tous les salariés de la branche.
Le deuxième texte détaille des garanties sociales s'ajoutant à celles déjà inscrites dans la loi de réforme ferroviaire de 2018.
Les cheminots garderont donc cet avantage, notamment les salariés transférés d'une entreprise à l'autre, au gré des appels d'offres remportés dans le cadre de l'ouverture à la concurrence du transport ferroviaire de voyageurs.
L'Unsa salue un texte qui "permet de graver dans le marbre les facilités de circulation".
Rappelons que la loi de réforme ferroviaire de 2018, qui organise notamment l'ouverture à la concurrence, a défini les garanties principales des salariés en cas de transfert à un concurrent, mais a confié aux partenaires sociaux la définition des garanties complémentaires, dont les facilités de circulation.
Un rapport commandé par le gouvernement estime à 105 millions d'euros par an la perte de chiffre d'affaires induite par les facilités de circulation accordées aux actifs et aux retraités, ainsi qu'à leurs ayants droit.