La galère des voyageurs SNCF à Bordeaux après des incendies le long des voies, la piste volontaire privilégiée

Pour prendre le train à Bordeaux ce week-end, il fallait faire preuve de patience. Ce dimanche 14 septembre, le TGV 8504, au départ de Toulouse et passant par la préfecture de la Gironde, a eu 8 heures de retard à son arrivée à Paris.
"C'est long, c'est sûr. Ce n'est pas très agréable de se rendre compte à 10 heures, qu'on ne va pas arriver et qu'il y a des décalages sucessifs (...) Il faut faire face avec philosophie, il n'y a rien de grave, on est en bonne santé", relativise une voyageuse arrivée à la gare de Paris-Montparnasse.
La cause de ce retard: quatre départs de feu successifs, situés à 15 kilomètres de Bordeaux et signalés en l'espace d'une heure ce dimanche matin. S'ils ont tous été éteints en fin de matinée par les pompiers, ces incendies ont calciné des câbles électriques indispensables à la circulation des trains et à la sécurité des voyageurs.
Conséquence: de très fortes perturbations sur le réseau ferroviaire entre Bordeaux et Toulouse toute la journée et tard dans la soirée. Plusieurs TGV ont été annulés et d'autres ont été détournés par la voie sud via Dax et Tarbes, avec un fort retard attendu. Des autocars de substitution ont également été mis en place.
La piste du sabotage privilégiée
À Bordeaux, ce dimanche, les passagers ont donc dû s'armer de patience. "On a décalé d'une heure, et encore d'une heure, puis encore d'une heure. Donc ça fait à peu près 2h30 qu'on attend", témoigne un usager exaspéré.
"Au regard de la concomitance de ces quatre incendies, le caractère volontaire de ces derniers est largement privilégié", précise dans un communiqué le procureur de la République de Bordeaux, Renaud Gaudel. Une enquête pour "dégradation par incendie en bande organisé" a été ouverte.
De son côté, la SNCF a dit "suspecter un acte de malveillance" que "l'enquête judiciaire devra confirmer". "Il faut que les forces de l'ordre puissent identifier, retrouver et emmener à la justice ces malfaiteurs, mais les motivations de ces gens-là ne sont pas toujours connus", déclare Arnaud Aymé, spécialiste des transports au cabinet Sia, à BFMTV.
Après des réparations menées jusqu'à tard dans la nuit, le trafic a repris normalement ce lundi matin. Sur le site de la gare SNCF de Bordeaux, plus aucun retard n'était à signaler.