BFM Business
Transports

Il manque 40.000 à 50.000 professionnels du transport routier en France

placeholder video
En France la pénurie de salariés dans les métiers du transport s'élève à 50.000 personnes. Salaires, conditions de travail, ces métiers n'attirent plus. La profession tente de séduire une nouvelle génération.

Le Royaume-Uni n'est pas le seul pays à souffir d'une pénurie d'environ 100.000 de chauffeurs routiers. En France aussi, ces professions n'attirent plus. La crise sanitaire a également conduit de nombreux salariés à changer de voie.

Selon la Fédération nationale des transports routiers (FNTR), entre 40.000 et 50.000 personnes manquent aux entreprises, soit deux fois plus qu'en 2017. Une étude de l'Insee publiée l'été dernier dévoile que 53 % des transporteurs ont des difficultés à recruter. Le problème ne se limite pas aux chauffeurs.

"Nous avons une situation de pénurie en France. Il manque non seulement des conducteurs, mais aussi des caristes, des opérateurs logistiques", explique à BFM Business un porte-parole de la FNTR.

La situation française ne repose pas sur les mêmes mécanismes qu'Outre-Manche où cette crise est amplifiée par les règles du Brexit qui empêche de recruter des salariés à l'étranger. En France, le secteur souffre d'une crise des vocations comme dans l'hotellerie-restauration ou le BTP (bâtiment travaux publics). Il est aussi affecté par le vieillissement du personnel qui part à la retraite sans être remplacé. Les conséquences sont d'autant plus visibles dans un contexte de forte reprise des activités commerciales.

La profession tente d'attirer des candidats pour prendre la relève, des hommes et des femmes. "On tente de mieux faire connaitre nos métiers", explique la FNTR. La tâche n'est pas simple. Comme l'explique un chauffeur sur RMC, le rythme est éprouvant. Couché à 20 heures, il prend son service à 2 heures du matin pour rentrer chez lui à 15 heures, soit 13 heures d'activité continue pour un salaire d'environ 2000 euros par mois avec les primes.

La question des salaires est au centre du problème pour attirer des candidats vers ces professions exigeantes.

"Il va falloir demander des augmentations à haut niveau. Et si les organisations professionnelles ne sont pas capables de répondre à ces demandes, on aura demain une pénurie catastrophique et les gens quitteront ce métier", alerte Thierry Douine, président de CFTC Transports.

Pour Florence Berthelot, déléguée générale de la FNTR, la question salariale est importante, mais la profession doit mieux se faire connaitre et proposer d'autres organisations moins contraignantes.

"La question des salaires se pose, mais il n'y a peut-être pas que ça. C'est peut-être la haute mobilité de ces activités qui peut peut-être effrayer certains candidats à nos emplois", explique à France Info Florence Berthelot.

La méconnaissance de l'activité est pénalisante. La FNTR signale que de nombreux métiers du secteur logistique sont sédentaires, comme ceux dans les entrepôts, ou offrent aux chauffeurs des horaires plus classiques comme dans la livraison urbaine.

"Il y a une très grande diversité d'offres d'emplois qui peut répondre aux attentes des personnes en demande. Le transport routier, qui est une activité essentielle à notre pays, on l'a vu pendant le premier confinement, représente 90% du transport de marchandises en France".

Pour mieux faire connaitre les spécificités et l'étendue des professions du transport, la FNTR travaille avec le personnel d'orientation des collèges, lycées ou des agences de Pôle emploi comme il y a quelques jours en Bretagne. Le 4 octobre, la FNTR et Pôle Emploi organiseront à Meythet, en Auvergne Rhône-Alpes, une réunion intitulée "La Route du Transport au féminin".

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco