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Transports

Grève: les vols de Ryanair cet été vers le Maroc, la Grèce ou l'Espagne menacés

Les personnels de trois bases françaises de la compagnie aérienne low-cost ont déposé un préavis de grève illimité, notamment pour le 14 juillet et les vagues de départ des vacances d'été. En cause, les salaires et les conditions de travail.

La fronde sociale dans les compagnies aériennes européennes prend de l'ampleur. Après la lettre au vitriol des pilotes français de easyJet qui dénoncent le manque chronique de personnel et le chaos à venir dans les prochains mois, ce sont les personnels de Ryanair qui appellent à une grève massive cet été.

Les salariés de trois bases françaises de la compagnie aérienne low-cost (Beauvais, Marseille et Toulouse) ont déposé un préavis de grève illimité.

"Les dates auxquelles nous appellerons à cesser le travail seront communiquées en temps voulu à la compagnie. Il est cependant clair qu’en ligne de mire seront le pont du 14 juillet ainsi que les vagues de départs et d’arrivées des vacances des estivants" peut-on lire dans un communiqué du syndicat national du personnel navigant commercial.

Reprise de trafic et pénurie de personnels

Concrètement, ce sont notamment les vols vers le Maroc, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grèce, la Corse ou encore l’Angleterre, l’Ecosse et l’Irlande qui pourraient être menacés cet été.

Comme dans beaucoup de compagnies, les salariés de Ryanair exigent des hausses susbstantielles de salaires et des recrutements à l'heure où le trafic reprend fortement alors que les effectifs ont baissé suite à la crise sanitaire. De quoi générer des pénuries et donc d'importantes perturbations dans les aéroports européens.

"Après 2 mois d’échanges de mails et de réunions", le syndicat "s’offusque que la compagnie souhaite une négociation en dessous du minimum légal" peut-on encore lire.

"Les discussions sur la nécessaire et digne revalorisation salariale des employés sont au point mort. Face à une compagnie qui ne respecte pas le droit du travail, et sans que les Inspections du Travail de Toulouse, Marseille et Beauvais ne lèvent le petit doigt. Face à une compagnie qui ne respecte pas le code de l’aviation civile, notamment les temps de repos, et cela avec la complaisance de la Direction Générale de l’Aviation Civile. Face à une communication mensongère de la Direction envers ses salariés concernant l’avancement des négociation, le SNPNC-FO se voit dans l’obligation d’utiliser son seul moyen d’action, la grève" dénonce le syndicat.

Mouvement européen

Ce mouvement n'est pas que français puisque tous les navigants espagnols de la compagnie ont également déposé un préavis de grève. Ils appellent à cesser le travail du vendredi 24 au dimanche 26 juin, ainsi que du jeudi 30 juin au samedi 2 juillet, afin là encore d’obtenir de meilleurs conditions de travail.

Si les compagnies aériennes sont en première ligne, les aéroports ne sont pas en reste. Après une grève le 9 juin dernier qui a notamment entraîné la suppression d'une centaine de vols et des retards, une nouvelle action pourrait être menée par les personnels des aéroports parisiens à la veille des premiers départs pour les vacances d'été.

Partir en avion cet été risque donc d'être bien compliqué...

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business