Fusion PSA-FCA: la Commission européenne exigerait des concessions

Carlos Tavares - Tobias SCHWARZ / AFP
Chassez le naturel, il revient au galop. Echaudés par l'échec de la fusion entre Alstom et Siemens, tuée dans l'œuf par la Commission européenne, la France et l'Allemagne avait tapé du poing sur la table pour permettre la création de champions européens.
Malgré une nouvelle Commission et de bonnes intentions, Bruxelles s'est remis à la chasse au monopole. La cible : PSA et FCA, qui ont entamé leur processus de fusion, l'année dernière. Là encore, l'Europe doit donner son aval et, selon Reuters, ce rapprochement coince un peu. Concrètement, c'est le secteur des petits utilitaires qui pose problème puisque la nouvelle entité aurait alors une part de marché élevée. Trop élevée pour la Commission qui veille toujours à maintenir la concurrence sur le marché continental.
PSA leader du marché français
En l'occurrence, les deux groupes opèrent déjà conjointement au sein de Sevel, un centre de production italien. Une association vieille de 40 ans qui permet à PSA de proposer déjà trois utilitaires sur la même base et pourrait permettre d'ajouter un modèle de Fiat à cette gamme. En 2019, Peugeot a vendu 85.360 petits utilitaires, rien qu'en France, et Citroën 74.171 véhicules de ce type, ce qui fait du groupe PSA le leader du marché.
Toujours selon Reuters, les deux groupes ont été informés de ces inquiétudes et doivent désormais lâcher du lest, autrement dit faire des concessions d'ici mercredi, pour éviter une enquête de quatre mois qui pourrait bien ralentir sérieusement le processus de rapprochement. Contactés par BFM Business, ni PSA, ni la Commission européenne n'ont souhaité faire de commentaires. La Commission doit rendre sa décision préliminaire d’ici au 17 juin sur la fusion, a simplement souligné la porte-parole de la Commission, ce lundi.
PSA et FCA ont signé un accord pour fusionner d'ici l'année prochaine. Et la crise ne semble pas avoir eu raison de ces intentions. "Ca ne remet pas en cause le deal" assurait, le mois dernier, le président du conseil de surveillance de PSA Louis Gallois sur BFM Business.