États-Unis: le projet de TGV en Californie est sur les rails mais avance (très) lentement

Quinze ans après la décision de construire une ligne à grande vitesse ferroviaire en Californie entre San Francisco et Los Angeles, soit un peu plus de 600 kilomètres à relier en 2h40, les habitants de l'état le plus riche des États-Unis n'ont pas encore vu l'ombre d'un train.
Il faut dire que les travaux avancent très lentement alors que le budget prévisionnel explose: on parle désormais de 113 milliards de dollars contre 33 prévus initialement compte tenu notamment des contraintes géographiques et topographiques.
Pourtant, le potentiel est bien là: la California High-Speed Rail Authority (CHSRA) en charge de ce projet estime que 90 à 100 millions de passagers annuels pourraient emprunter le réseau une fois sa réalisation terminée.
Une facture de 113 milliards de dollars
Un objectif d'abord fixé à 2020 puis à 2030 et encore, avec un seul tronçon opérationnel entre Merced et Bakersfield distants de 275 kilomètres.
Et c'est pour son tronçon que le premier appel d'offres pour des rames à grande vitesse a été lancé par la CHSRA à la fin du mois d'août.
Les candidats intéressés ont jusqu'à novembre pour faire leurs propositions afin de fournir dans un premier temps 6 rames pour 2028 et 4 de plus pour 2030. Ces trains devront pouvoir rouler jusqu'à 390 km/h. L'heureux élu devra également assurer la maintenance pendant 30 ans.
De quoi prendre pied sur un marché à fort potentiel puisque un succès sur ce tronçon pourrait faire essaimer le TGV dans un pays où la voiture et l'avion restent les maîtres absolus des déplacements domestiques.
Une opportunité pour Alstom?
Evidemment, une telle perspective pourrait faire saliver nos champions nationaux que sont la SNCF et Alstom. L'entreprise nationale a bel et bien tenté une percée mais s'est finalement retiré en 2011 comme le rappelle le New York Times qui ajoute, perfide: "Ils sont allés au Maroc et les ont aidés à construire un système ferroviaire. Le train à grande vitesse marocain a été mis en service en 2018".
Du côté d'Alstom, on surveille le projet car vendre plus de TGV à l'international est un enjeu stratégique. Pas loin des Etats-Unis, au Canada, l'industriel français fait du lobbying pour que le projet de ligne entre Toronto, Montréal et Québec soit une ligne à grande vitesse.
Surtout, en 2016, Alstom a signé un contrat à 1,8 milliard d'euros avec le géant ferroviaire Amtrak pour lui fournir des rames à grande vitesse pour la ligne entre Boston et Washington D.C. via New York et Philadelphie. Le train, capable d’atteindre la vitesse de 300 km/h, circulera à une vitesse maximale de 257 km/h, la limite de vitesse de l’infrastructure.