En plein "shutdown", un aéroport californien s'est retrouvé sans contrôleurs aériens

Des passagers embarquent à bord d'un vol Southwest Airlines à l'aéroport de Burbank (Californie), le 10 octobre 2021 - Robyn Beck © 2019 AFP
Le volontariat a ses limites. Un important aéroport de Californie a été privé de contrôleurs aériens pendant plusieurs heures lundi, a annoncé le gouverneur de l'État Gavin Newsom, en attribuant cet incident au blocage budgétaire actuellement en vigueur aux États-Unis.
Ce manque d'aiguilleurs du ciel affecte Burbank, l'aéroport secondaire de Los Angeles, qui accueille environ six millions de passagers par an.
"Merci @realDonaldTrump!", a ironisé le démocrate sur X, faisant référence au président américain. "L'aéroport de Burbank n'a AUCUN contrôleur aérien de 16h15 à 22h aujourd'hui (23h15 à 5h GMT mardi) en raison de VOTRE blocage budgétaire."
Le régulateur américain de l'aviation civile (FAA), a de son côté publié un bulletin faisant état de retards de deux heures et demie pour les vols au départ, en citant le "personnel" comme l'une des causes.
Contacté par l'AFP, l'aéroport de Burbank a expliqué que les "opérations se poursuivent".
"Nous conseillons aux passagers de vérifier auprès de leur compagnie aérienne - avant d'arriver à l'aéroport - les informations concernant d'éventuels retards ou annulations", a ajouté un porte-parole.
Selon la chaîne ABC7, les tâches habituellement effectuées par la tour de contrôle de Burbank doivent être gérées par une équipe située à San Diego, à plus de 200 kilomètres au sud.
Républicains et démocrates ont échoué à s'accorder sur le budget américain la semaine dernière, provoquant un "shutdown" du gouvernement: faute d'argent pour fonctionner, certaines administrations fédérales sont fermées et plusieurs centaines de milliers de fonctionnaires ont été placés d'office au chômage technique.
Employés par la FAA, les contrôleurs aériens sont eux considérés comme des fonctionnaires essentiels, censés poursuivre leur mission même sans être payés.
Mais ce système basé sur le volontariat et le sens du devoir a ses limites, que les États-Unis avaient déjà aperçues lors du premier mandat de Donald Trump, lorsque le pays avait enduré une paralysie budgétaire de 35 jours - la plus longue de l'histoire américaine.
Dans les aéroports, certains agents de sécurité non payés avaient commencé à se déclarer malades, et les contrôleurs aériens avaient poursuivi le gouvernement pour tenter de recevoir leurs salaires.
Le "shutdown" actuel en est à son sixième jour et certains observateurs redoutent qu'il ne dure plusieurs semaines.
Les républicains proposent une simple extension du budget actuel jusqu'à fin novembre.
Les démocrates refusent, car ils réclament la prolongation de programmes publics d'assurance maladie pour les plus démunis et souhaitent que l'administration Trump revienne sur certaines coupes dans les dépenses de santé récemment actées par la droite américaine.