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Bientôt un téléphérique urbain en Ile-de-France?

Le projet de téléphérique Câble A-Téléval est le plus avancé d'Ile-de-France.

Le projet de téléphérique Câble A-Téléval est le plus avancé d'Ile-de-France. - DFA-Ingerop-ERIC - STIF

Ce câble A devrait relier sur 4.5 km le terminus du métro à Créteil-Pointe du Lac à Bois-Matar, un quartier de Villeneuve-Saint-Georges.

L'Ile-de-France se lance dans l'aventure du téléphérique urbain avec une première ligne qui pourrait ouvrir dans quelques années entre Créteil et Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne, mais la plupart des autres projets devraient rester dans les cartons.

Officiellement baptisé "Câble A", le premier téléphérique de la région devrait relier sur 4,5 kilomètres le terminus du métro à Créteil-Pointe du Lac à Bois-Matar, un quartier de Villeneuve-Saint-Georges, avec trois stations intermédiaires à Valenton et Limeil-Brévannes. 

Désenclaver des communes mal desservies

Porté depuis une dizaine d'années --sous le nom de "Téléval"-- par le conseil général du Val-de-Marne qui avançait un devis de 60 millions d'euros pour un trajet plus court, le projet a été repris et rallongé par Ile-de-France Mobilités (IDFM, ex-Stif), l'autorité régionale des transports. Celle-ci annonce un temps de parcours de 17 minutes avec des cabines se succédant toutes les 30 secondes aux heures de pointe, jusqu'à 40 mètres de hauteur. Et un coût réévalué à 132 millions d'euros.

"Ce projet a une bonne rentabilité socio-économique, de 12%", remarque Laurent Probst, le directeur général d'IDFM, pour qui un dossier devient intéressant "au-dessus de 8%". "Si on avait voulu faire un bus en site propre à cet endroit-là, (...) ça aurait coûté beaucoup plus cher", juge-t-il.

Il faut en effet franchir plusieurs obstacles, dont une voie rapide, un gros faisceau ferroviaire et une coulée verte, avant de monter sur le plateau où sont situées Limeil-Brévannes, Valenton et Villeneuve-Saint-Georges. Le but du jeu est donc de désenclaver ces communes mal desservies du sud-est de Paris.

IDFM se refuse à donner une date d'ouverture pour son "Câble A" qui devrait transporter environ 10.000 personnes par jour, soit "l'équivalent d'une grosse ligne de bus". L'autorité régionale espère lancer un appel d'offres d'ici la fin de l'année, une fois obtenue la déclaration d'utilité publique du projet, pour un "marché global" comprenant la conception, la réalisation et la maintenance du futur téléphérique.

De nombreuses oppositions

Ensuite, une fois le contrat signé si tout va bien vers la mi-2021, il faudrait "entre trois et cinq ans" pour construire le téléphérique, hasarde-t-il. Dans le paysage des transports en commun, le téléphérique urbain --souvent une télécabine, dans les faits-- revient périodiquement comme "la" solution permettant notamment de franchir des obstacles et/ou de grimper des pentes, pour un prix raisonnable. 

En Ile-de-France, IDFM a étudié pas moins de 13 projets, permettant potentiellement d'aller jusqu'à un "Câble M". "C'est compliqué", résume Laurent Probst. Pour certains d'entre eux, un bus ferait l'affaire, tandis que la faisabilité technique d'autres pose problème. 

"La grosse difficulté qu'on a est aussi d'ordre politique", note le responsable. "C'est l'acceptabilité d'avoir un câble qui passe devant les immeubles ou au-dessus des maisons. Il y a beaucoup d'élus qui rechignent, parce qu'il y a tout de suite des riverains qui s'opposent au projet" --y compris d'ailleurs à Créteil pour le "Câble A".

Du coup, la ligne de Créteil à Villeneuve-Saint-Georges sera-t-elle la seule dans la région capitale? Laurent Probst reste prudent: "On a un Câble A je pense qu'on aura un Câble B, mais on n'ira sans doute pas jusqu'au Câble F!"

Cyrielle Cabot avec AFP