Autoroutes: les premiers travaux d'entretien en vue de la fin des concessions enclenchés

Sanef et Escota, deux des sociétés concessionnaires des autoroutes françaises, ont reçu l'instruction d'engager les travaux de remise en état du réseau en vue de la fin de leur concession, a annoncé vendredi le ministère des Transports.
Ces programmes "représentent plusieurs centaines de millions d'euros d'investissement à la charge des sociétés", souligne-t-il dans un communiqué.
Fin novembre, l'Autorité de régulation des transports (ART) avait estimé à plus de 10 milliards d'euros le montant d'investissements nécessaires pour rendre les autoroutes en bon état d'ici la fin des concessions.
Parmi les 9.300 kilomètres du réseau autoroutier français à péage, près de 90% sont gérés par sept sociétés, dont les contrats de concession arriveront à leur terme entre 2031 et 2036.
Sans augmentation des péages
En vertu de leur contrat avec l'État, ces sociétés doivent prendre, sept ans avant la fin de leur contrat, les mesures nécessaires pour garantir que le patrimoine autoroutier sera remis en bon état d'entretien.
La première concession à expirer sera celle de la Sanef (Société des autoroutes du nord et de l'est de la France) fin 2031. Le groupe a donc reçu son "programme d'entretien et de renouvellement", et doit réaliser les travaux nécessaires, sans augmentation des péages, d'ici le 31 décembre 2031, indique le ministère dans un communiqué. Escota qui exploite les autoroutes de la Côte d'Azur doit les terminer d'ici le 29 février 2032.
À ces deux premiers programmes viendront ensuite s'ajouter ceux des cinq sociétés restantes, "au plus tard le 31 août 2026 pour les autoroutes Paris-Normandie, le 30 juin 2027 pour les autoroutes de Cofiroute dans le grand Ouest, et le 30 novembre 2028 pour les autoroutes Paris-Rhin-Rhône", ajoute le communiqué.
"Le retour de l'État au coeur de la gestion des autoroutes"
Des objectifs exigeants ont été retenus concernant notamment l'état des surfaces et des structures des chaussées, l'état des ouvrages d'art (ponts, tunnels,...), l'état des équipements de sécurité et d'exploitation, etc, explique le ministère.
Des audits, inspections et des bilans périodiques "a minima semestriels" seront réalisés par l'État afin que de veiller "à ce que les travaux soient réalisés selon les exigences qu'il a fixées", conclut le communiqué.
"Nous ne sommes pas dans une négociation. Les concessionnaires sont tenus de les réaliser. C'est le patrimoine des Français qui est concerné" et c'est "le retour de l'État au coeur de la gestion des autoroutes", a souligné dans une interview au Figaro le ministre des Transports, Philippe Tabarot.