Air France: les pilotes ne veulent pas de Florence Parly

La probable future nomination de Florence Parly à la tête du conseil d'administration d'Air France passe mal. L'ex-ministre des Armées (2017-2022) est en effet pressentie pour remplacer Anne-Marie Couderc bientôt âgée de 73 ans, au dessus de la limite d'âge.
Pour le syndicat des pilotes de la compagnie, il ne s'agit pas d'un bon choix. Dans un communiqué, le SPAF rappelle que Florence Parly a été directrice générale adjointe d’Air France Cargo de 2009 à 2013.
Pendant cette période, elle a fait "du fret quasi exclusivement transporté dans les soutes des avions passagers. Il n’est ensuite plus resté que des bribes de l’activité cargo originelle d’Air France qui jouissait d’une dimension et d’une réputation mondiale, passant de 13 avions tout cargo à seulement 2 Boeings 777F aujourd’hui. Ce choix funeste a conduit la compagnie à ne plus avoir la capacité de profiter du boom actuel de l’activité fret dans le monde" dénonce le puissant syndicat.
"Placard doré"
Selon les pilotes, Florence Parly "n’a pas davantage brillé dans son poste de directrice générale adjointe de l’activité passage point à point Orly et Escales France, alors chargée du redressement du court-courrier dans le cadre du plan Transform. Au surplus, il avait été révélé que cette directrice avait perçu ce qui avait été qualifié de véritable parachute doré lors de son départ d’Air France en 2014: 675.800 euros bruts d’indemnités. Un montant peu cohérent avec les résultats obtenus, d’autant qu’elle avait d’ailleurs immédiatement retrouvé une place à la SNCF".
Pour le SPAF, "le signal pour les salariés serait très négatif". Le syndicat "ne souhaite pas qu’Air France reste le placard doré de hauts fonctionnaires que l’État français et certains réseaux cherchent à recycler coûte que coûte".
Rappelons que Florence Parly devra recevoir l'aval de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Or, si son portefeuille ministériel n'était pas lié au groupe, ce n'est pas le cas de l'ancien poste de son époux.
Martin Vial vient en effet de quitter la tête de l'Agence des participations de l'Etat (APE), et il représentait la puissance publique au conseil d'administration d'Air France-KLM.