AirBaltic et SAS vont éviter l'espace aérien bélarusse après l'arrestation de l'opposant Roman Protassevitch

L'ancien rédacteur en chef de la chaîne d'opposition biélorusse Telegram '@nexta_tv' Roman Protassevitch, à Minsk le 25 mars 2012 - STR © 2019 AFP
AirBaltic est la première compagnie aérienne à annoncer que ses avions vont désormais éviter l'espace bélarusse après que ce pays a forcé l'atterrissage d'un vol Ryanair à destination de Vilnius et a arrêté un journaliste et opposant se trouvant à bord de l'appareil.
À la suite de l'incident de dimanche, airBaltic "a décidé d'éviter d'entrer dans l'espace aérien bélarusse jusqu'à ce que la situation devienne plus claire ou qu'une décision soit rendue par les autorités", a déclaré la compagnie dans un communiqué. "La sécurité et la santé de nos passagers et de nos employés sont la principale priorité de la compagnie aérienne", précise ce texte, ajoutant que la transporteur "suivrait la situation de près".
La compagnie aérienne a déclaré que, conformément à une recommandation de l'Agence de la sécurité aérienne de l'Union européenne, jusqu'à présent, deux de ses vols - à destination de l'Ukraine et de la Géorgie - ont été réacheminés pour éviter l'espace aérien bélarusse.
La compagnie aérienne scandinave SAS a annoncé lundi après-midi qu'elle allait elle aussi éviter l'espace aérien bélarusse. Le transporteur a suivi les recommandations de l'autorité nationale de transport aérien Transportstyrelsen émises dans l'après-midi, exhortant les compagnies suédoises "à tenir compte de la situation incertaine et (...) donc envisager d'éviter de voler dans l'espace aérien bélarusse". "Nous allons suivre les instructions et rediriger les vols concernés", a indiqué SAS dans un courriel à l'AFP.
Sanctions
Réunis en sommet à Bruxelles, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE doivent examiner lundi soir de nouvelles sanctions contre le régime autoritaire de Minsk en réaction à ce détournement. Une centaine de responsables bélarusses, dont le président Alexandre Loukachenko, sont déjà sous sanctions européennes en raison des atteintes aux droits humains dans cette ex-république soviétique.
Interrogé lundi sur BFMTV/RMC, le secrétaire d'Etat chargé aux Affaires européennes Clément Beaune a évoqué de possibles sanctions contre d'autres responsables et une éventuelle interdiction de l'espace aérien biélorusse.
"Nous pourrions accroître effectivement ces sanctions à d'autres responsables. Il pourrait y avoir aussi d'autres mesures que nous regardons. Je pense à une mesure qui doit se discuter au niveau européen et international, c'est par exemple l'interdiction de l'espace aérien biélorusse", a-t-il dit. "Je pense que c'est une mesure raisonnable pour nous protéger parce qu'on a mis en danger la vie de ressortissants européens", a-t-il ajouté, jugeant que l'atterrissage forcé de l'avion de Ryanair constituait "un acte de piraterie d'Etat qui ne peut pas rester impuni".
Le président de la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique, Tom Tugendhat, a également appelé lundi à ce que toutes les compagnies aériennes civiles cessent de survoler la Biélorussie. "Nous devons empêcher tout avion de survoler la
Biélorussie", a-t-il dit sur Times Radio. "C'est un acte de piraterie aérienne, combiné à un détournement d'avion, et éventuellement lié à un enlèvement".