Aéroports parisiens: nouveaux appels à la grève en juillet

Les syndicats ne relâchent pas la pression. Alors qu'un mouvement de grève provoque ce week-end l'annulation de dizaines de vols à Roissy, les représentants du personnel prévoient déjà de nouveaux mouvements pendant le mois de juillet.
Pour les salariés du groupe ADP, leurs revendications salariales ne sont pas entendues. Ils ont ainsi refusé vendredi les propositions de leur direction d'augmenter les salaires de 4% en contrepartie de la levée du préavis de grève qui couvrait la période du 30 au 3 juillet.
Ils réclament des augmentations de salaire générales de 6% ainsi que des revalorisations plus importantes pour les bas salaires, selon la CGT.
Négociations "au point mort"
La centrale a donc déposé, avec d'autres syndicats, un nouveau préavis de grève sur la période du 8 au 10 juillet.
L'Union locale CGT Roissy, qui représente les salariés des entreprises sous-traitantes opérant à Roissy-Charles de Gaulle, a pour sa part, annoncé la poursuite du mouvement de grève du 13 au 17 juillet et compte organiser un rassemblement le 13 juillet.
Pour Emmanuel Duchemin-Humbert, représentant Force Ouvrière Aéroports de Paris, "la question du salaire est portée depuis le 9 juin par un mouvement intersyndical, aujourd'hui, nous demandons simplement au minima de pouvoir rattraper l'inflation et on en est loin dans les négociations salariales qui sont au point mort depuis janvier", explique-t-il ce samedi sur BFMTV.
"On ne cherche pas à ce que les passagers en fassent les frais", poursuit-il. "Le problème est que les négociations salariales sont au point mort. Il y a plus d'un mois et demi, on nous annonçait des mesures qui sont jamais venues. Il y a eu un mouvement le 9 juin où on a dit que c'était intenable... "
Le représentant syndical dénonce la passivité de la direction d'ADP: "hier, on s'attendait vu la mobilisation à être reçus pour avoir des avancées, on a des propositions à faire, et on n'est même pas reçus. Notre but n'est pas de perturber les vacances mais aujourd'hui un certain nombre de salariés ne partira pas en vacances, non pas parce qu'ils sont en grève mais parce qu'ils ne gagnent pas assez d'argent"...
Pénuries
"L'impasse du dialogue social n'est pas de notre fait", conclut Emmanuel Duchemin-Humbert.
La situation risque d'être de plus en plus tendue pour Aéroports de Paris qui doit aujourd'hui gérer un rebond fort du trafic, une grève des salariés et surtout une pénurie de personnel, notamment dans la sécurité. Des professionnels qui justement boudent les métiers aéroportuaires pour des questions salariales et de conditions de travail.
Et une chose est sûre, il sera très compliqué d'absorber à court terme cette pénurie renforçant les perspectives de chaos pour les vacanciers au départ de Paris dans les prochaines semaines.