Toshiba émet des réserves sur l'offre de rachat de CVC

Toshiba dit ne pas désespérer de trouver un acheteur pour Westinghouse. - Yoshikazu Tsuno - AFP
Ce n'est pas un refus mais les réserves sont nombreuses. La proposition de CVC Capital Partners de racheter Toshiba n'est pas encore mûre, a estimé vendredi un haut responsable du conglomérat industriel japonais, notamment parce que la société britannique compte rallier d'autres investisseurs à son projet.
"Il est mentionné dans la proposition de CVC que la société chercherait un soutien financier auprès de certains co-investisseurs et institutions financières" pour mener la transaction, a déclaré dans un communiqué un membre du conseil d'administration de Toshiba, Osamu Nagayama.
"Nous nous attendons à ce qu'un tel montage financier nécessite beaucoup de temps et rende complexe l'examen" du projet, a-t-il prévenu.
Présent dans le nucléaire
Selon l'agence Bloomberg, CVC chercherait notamment à embarquer des co-investisseurs japonais dans son projet, dans l'espoir d'amadouer les autorités réglementaires et le gouvernement japonais, pas forcément réjoui à la perspective de voir un ancien fleuron technologique national tomber dans l'escarcelle d'une société étrangère.
Par ailleurs, la proposition de CVC sera "conditionnée" au feu vert de diverses autorités réglementaires, a-t-il encore souligné.
Toshiba est en effet présent entre autres dans le domaine nucléaire, ce qui rend le groupe particulièrement stratégique pour le Japon. Le pays a en outre durci depuis l'an dernier sa législation sur les investissements étrangers.
Le conseil d'administration de Toshiba étudiera "soigneusement" l'offre de CVC quand celle-ci sera "davantage clarifiée", a conclu Osamu Nagayama.
Toshiba avait confirmé mercredi avoir reçu une proposition préliminaire "non sollicitée" de rachat de la part de CVC, sans divulguer les termes de celle-ci ni donner son opinion sur le projet. CVC est jusqu'à présent muet sur le dossier.
Selon le quotidien économique Nikkei, CVC proposerait 5.000 yens par action, soit une prime de 30% par rapport au cours de clôture de Toshiba mardi à la Bourse de Tokyo. Cela valoriserait le groupe environ 21 milliards de dollars (17,7 milliards d'euros).