Textile, bricolage, parapharmacie, voyage: Michel-Edouard Leclerc veut miser sur le non-alimentaire

Dans une interview aux Echos, le président du comité stratégique des magasins Leclerc indique que la part du non-alimentaire dans le chiffre d'affaires du groupe va presque doubler au cours des cinq prochaines années.

Leclerc veut inscrire son avenir dans le non-alimentaire. C'est en tout cas dans cette direction que Michel-Edouard Leclerc souhaite orienter le géant de la distribution à long-terme. Dans une interview aux Echos, le président du comité stratégique des centres Leclerc rappelle que l'enseigne est présente dans sept univers hors alimentaire: l'auto, le bricolage avec sa marque experte Foxter, la culture, la maison, la parapharmacie, le textile et le voyage.

"Aujourd'hui, l'ensemble de ces univers représente 17 % de notre chiffre d'affaires, et d'ici à 2030, ce sera un tiers."

Et pour cause, le patron de la grande distribution revendique les titres de premier vendeur de textile et de premier loueur de voitures mais aussi de premier réseau de parapharmacie dans l'Hexagone. "Sur la papeterie, le jouet ou encore le petit électroménager, nous dépassons les 10 % de parts de marché, ajoute-t-il. Avec le voyage, nous avons réalisé plus de 800 millions de chiffre d'affaires." Outre le développement des marques expertes du groupe comme Esquisse dans le domaine de la rentrée des classes, Michel-Edouard Leclerc veut aussi axer sa stratégie sur les magasins spécialisés et fixe l'objectif annuel d'une quarantaine de sites ouverts.

Le distributeur Leclerc, numéro un du secteur en France, a annoncé mercredi avoir poursuivi sa croissance en 2024 avec des ventes en hausse de 2,6% sur un an à près de 50 milliards d'euros, et une part de marché qui continue de progresser. "2024 a été, pour les centres Leclerc, un sommet" après un peu plus de trois ans de "prise de part de marché", s'est réjoui dans le quotidien économique Michel-Edouard Leclerc. Avec un chiffre d'affaires qui culmine à 49,9 milliards d'euros en 2024, le géant de la distribution signe "une performance au vu du contexte" de plus en plus concurrentiel, estime-t-il.

Réduction de l'avance sur Carrefour

Selon le dernier pointage du panéliste Kantar, les parts de marché de Leclerc ont encore légèrement augmenté l'année dernière, passant de 24,1% en janvier 2024 à 24,4% en janvier 2025, en trimestres glissant. Mais, de même source, son avance sur son concurrent Carrefour qu'il a dépassé en 2013 se réduit, passant de 4,8% à 2,8% en un an.

Leclerc, comme Intermarché ou Système U en France, est un groupement de magasins indépendants, où les patrons de magasins ont plus de marge de manœuvre que dans les groupes dits intégrés, comme Carrefour ou Auchan par exemple. C'est la raison pour laquelle ces groupements ne communiquent que sur leurs ventes, pas sur leurs résultats nets qui dépendent des orientations et de la situation financière de chacun des membres.

Leclerc est sorti grand gagnant de la période de forte inflation qu'a connue la France entre 2022 et 2024, affichant des performances jamais vues auparavant, conséquences d'une image bâtie sur le prix bas et d'une stratégie économique sans concession, qui mettent les concurrents sous pression.

Timothée Talbi avec AFP