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Les sociétés d'autoroutes vont augmenter leurs tarifs sauf si le gouvernement cède sur un point 

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La ministre des Transports Elisabeth Borne doit recevoir ce vendredi après-midi les sociétés autoroutières pour aborder le délicat problème des péages.

Les sociétés d'autoroutes vont augmenter leurs tarifs en 2019. Elles vont le faire savoir cet après-midi à la ministre des Transports Elisabeth Borne à l'occasion d'une rencontre au ministère. Le 1er février prochain, les péages devraient être 1,8% plus coûteux pour les automobilistes. Il s’agit d’une hausse contractuelle qui est la somme de plusieurs indices :

1,35% de hausse liée à l’indexation de l’inflation (70% de +1,94%)

0,25% liée à la compensation de gel des tarifs de 2015

0,2% liée au plan d’investissement autoroutier (700 millions d’investissement dans les projets locaux des collectivités)

  • Une hausse qui après le mouvement des gilets jaunes gêne le gouvernement. La ministre des Transports a ainsi demandé aux sociétés d'autoroutes de réfléchir à des offres commerciales pour limiter l’impact sur le pouvoir d’achat des automobilistes.

Mais les sociétés n'y sont pas favorables arguant que de telles mesures (de type réduction sur le télépéage) ne profiteraient qu’à une partie des automobilistes. 

  • Gel contre concession en plus

Le mieux serait, selon elles, de geler les tarifs. Ce qu'elles sembleraient accepter mais en échange d’un allongement des durées de concessions. Une mesure qui selon les sociétés d'autoroutes serait indolore pour l’usager qui ne verrait la compensation aboutir que dans 10 ans. Selon leur calcul, une année de gel reviendrait à allonger les concessions d'une voire de deux années.

  • Mais le Ministère des Transports n'y serait pas favorable et ne devrait pas retenir cette solution. Rallonger les durées de concession est en effet une procédure qui prend des années auprès de l'Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières et des autorités européennes. Bref, il s'agirait d'une procédure longue et complexe qui pourrait ne jamais aboutir. Ce qui conduirait alors à un important rattrapage pour compenser les années de gel des tarifs. Les augmentations de tarifs actuels s'expliquent notamment par le gel décidé en 2015 par la ministre de l'Environnement d'alors, Ségolène Royal. 

Mise à jour: le ministère des transports a publié un communiqué publié vendredi soir après une réunion avec les sociétés d'autoroutes, indiquant: "De premières pistes ont été abordées, notamment concernant la situation des usagers réguliers effectuant des trajets domicile-travail, qui vont faire l'objet d'un examen approfondi". La discussion en cours, qui doit se poursuivre "dans les prochaines semaines", "se mène en tenant compte des contrats liant l'Etat aux sociétés concessionnaires, particulièrement clairs et contraignants en matière d'évolution des tarifs", a indiqué le ministère. La ministre Elisabeth Borne a "appelé les sociétés concessionnaires à entendre l'attente forte qui s'exprime en faveur du pouvoir d'achat, et à faire des propositions à la hauteur dans le cadre de leurs politiques tarifaire et commerciale". "Toute initiative de court terme qui s'avérerait défavorable aux usagers sur le long terme ne peut pas constituer une solution crédible". "Aucune cause ou revendication ne peuvent justifier de s'en prendre à des personnes ou des biens. Les forces de l'ordre demeurent pleinement mobilisées et le gouvernement continuera d'être d'une fermeté totale à l'égard de ceux qui commettent de tels actes", a conclu Elisabeth Borne.

Frédéric Bianchi et Gaëtane Meslin