Le groupe Lagardère visé par un redressement fiscal

Lagardère veut porter plainte contre l'un de ses principaux actionnaires - AFP
Lagardère risque un redressement fiscal de plus de 55 millions d'euros, le fisc réclamant notamment la réintégration dans sa base d'imposition de 190 millions d'euros liés à une vente en 2020, a-t-on appris ce vendredi 25 avril auprès du groupe, qui conteste les rectifications demandées.
Lagardère appartient à Louis Hachette Group, né fin 2024 de la scission de Vivendi et détenu à 31% par le milliardaire Vincent Bolloré. Son deuxième actionnaire est son vice-président, Arnaud Lagardère, qui avait indiqué en février en détenir 8,61%.
Comme l'a révélé La Lettre, les filiales Lagardère Media (Europe 1, JDD, etc.) et Hachette Livre ont fait "l'objet de vérifications de comptabilité" l'année dernière, selon Lagardère.
"Pas d'impact sur les résultats"
Un premier litige concerne Lagardère Media et porte sur la "déductibilité fiscale d'une moins-value" liée à l'acquisition par le fonds américain HIG Capital de Lagardère Sports and Entertainment, branche dédiée au marketing sportif, explique l'entreprise dans un communiqué.
Cette cession, accompagnée d'une dépréciation évaluée entre 210 et 240 millions d'euros, avait été précédée d'augmentations de capital. C'est le traitement fiscal de la moins-value associée aux nouvelles actions créées à cette occasion que le fisc conteste.
Cela "conduirait à remettre en cause la validité de 189,9 millions d'euros de déficits fiscaux", a précisé Lagardère à l'AFP, soit un risque de redressement de 49 millions d'euros au taux d'impôt sur les sociétés de 25,83%.
"La position de l'administration fiscale, que le groupe Lagardère conteste, n'a pas d'impact sur les résultats et la dette nette du groupe à fin 2024", insiste-t-il.
"Des échanges en cours"
Le fisc réclame en outre à Hachette Livre 6,5 millions d'euros de TVA complémentaire, lui reprochant d'avoir appliqué un taux réduit à des produits relevant du taux plein de janvier 2021 à décembre 2024, ce que le groupe conteste également.
"Les sujets de désaccord concernent la filière du livre", précise-t-il, ajoutant que "des échanges sont toujours en cours" avec l'administration.
En février, Arnaud Lagardère, qui avait des arriérés auprès du fisc et a cédé son groupe éponyme fin 2023 à Vivendi, avait affirmé avoir réglé toutes ses dettes. Depuis avril 2024, il est mis en examen dans le cadre d'une enquête sur le financement de dépenses personnelles par ses sociétés.