Le Chinois Huawei accentue son opération séduction en France

Huawei était très présent au récent congrès mondial du mobile à Barcelone, où il a notamment présenté sa première montre connectée. - AFP Josep Lago
Banni des marchés d'opérateurs télécoms aux Etats-Unis pour ses liens supposés étroits avec l'Etat chinois, Huawei a jeté son dévolu sur l'Europe. En France, il multiplie les implantations en inaugurant un nouveau centre de recherche en design et esthétisme à Paris.
C'est Ken Hu, directeur général de l'industriel chinois, qui a prévu de présider cette inauguration en présence de l'’Ambassadeur de Chine en France, Zhai Jun.
Ce site fait partie des quatre départements dédiés à la recherche et au développement que Huawei a prévu d'implanter dans l'Hexagone. Déjà, en septembre 2014, il avait inauguré son nouveau centre de R&D européen, centré sur les circuits intégrés et l'électronique embarquée, à Sophia-Antipolis, près de Nice, qui devait passer de 20 à 30 chercheurs.
Quatre centres de R&D en France
Il y a quelques mois, le discret fondateur de la firme chinoise, Ren Zhengfei, s'était lui-même déplacé pour présenter à Manuel Valls son plan d'investissement direct à 5 ans dans l'Hexagone, totalisant une enveloppe globale de 600 millions d'euros.
Ce plan d’investissement prévoit ainsi le doublement des effectifs actuels à l’horizon 2018, soit 650 emplois supplémentaires, dont 200 personnes en R&D. La R&D de Huawei se concentre, dans notre pays, sur des domaines avérés d’excellence de la France : les mathématiques, le design, les objets connectés et les semi-conducteurs.
Huawei a même fait visiter son campus de Shenzen (au sud de la Chine) à une vingtaine de start-up françaises spécialisées dans le numérique, en décembre 2014.
L'industriel a adopté, dès 2012, la même stratégie d'insertion dans l'écosystème industriel et numérique, au Royaume-Uni, en y investissant dans plusieurs centres d'excellence à vocation technique.
Banni aux Etats-Unis, Huawei est le bienvenu en Europe
En investissant sur le Vieux continent, Huawei choisit une terre d'accueil qui lui est favorable alors qu'aux Etats-Unis, il fait face à des allégations de cyberespionnage qui lui interdisent l'accès aux marchés des opérateurs nord-américains.
En Europe, il équipe déjà de nombreux réseaux fixes ou mobiles d'opérateurs en France (Bouygues Telecom et SFR), en Italie (Wind), en Hollande (KPN) et même à Monaco (pour équiper le réseau 4G de l'opérateur monégasque).
Le groupe, devenu le numéro deux mondial des télécoms pour opérateurs derrière Ericsson, a enregistré un chiffre d'affaires en Europe de 5,2 milliards d'euros en 2013 et prévoit d'y employer au total 16 000 personnes d'ici à 2017.