Certains quartiers de Strasbourg bientôt chauffés grâce à une aciérie allemande

D’ici 2021, la chaleur de l’aciérie allemande de Kehl BSW alimentere les réseaux de chaleur strasbourgeois et l’équivalent de 4500 foyers. - Frederick Florin-AFP
La récupération de la chaleur perdue issue de l'activité industrielle intéresse de nombreuses collectivités locales. Après Charleville-Mézières, qui chauffe certains quartiers grâce une usine PSA située à proximité, Strasbourg projette de récupérer la chaleur excédentaire de l'aciérie allemande BSW (Badische Stahlwerke), non utilisée pour ses besoins de production, en la reliant au réseau de chaleur urbain de l'agglomération alsacienne.
Ce raccordement impliquera la pose d'une conduite de 8,6 kilomètres sous le Rhin qui sépare Strasbourg de Kehl où se trouve le site industriel, a détaillé Robert Herrmann, président (PS) de l'Eurométropole de Strasbourg (EMS). "Ce transport transfrontalier d'énergie constituera une première européenne", a-t-il souligné. Sa mise en service est prévue en 2021, conformément aux conclusions positives des études de faisabilité technique et économique, a-t-il précisé.
Plus de 4000 logements pourront être chauffés
Le dispositif permettra de chauffer un peu plus de 4000 logements ou des surfaces équivalentes d'autres bâtiments, dans plusieurs quartiers strasbourgeois dont celui, très touristique, de La Petite-France, l'Esplanade, le nouveau quartier des "Deux-Rives", proche du Rhin, ainsi que l'hôpital civil, a détaillé Thierry Willm, responsable de la mission énergie à l'EMS. Globalement, Strasbourg comptait 147.331 logements pour 277.270 habitants en 2015, selon les données de l'Insee.
La quantité d'énergie à racheter à l'aciérie pour chauffer ce périmètre a fait l'objet d'une "déclaration d'intention conjointe" signée hier lundi 13 mai dans la ville allemande de Kehl.
La récupération de la chaleur de l'aciérie puis son transport représentent un investissement de 25 millions d'euros pour BSW et les collectivités locales françaises et allemandes, qui visent l'obtention de subventions de l'Union européenne et de leurs deux États, a complété Thierry Willm.
