Scopelec: les salariés en appellent à Agnès Pannier-Runacher

De 150 à 200 salariés du sous-traitant d'Orange en difficulté Scopelec ont manifesté jeudi matin à Paris, avant un rendez-vous prévu en milieu de journée avec la ministre de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les manifestants voulaient initialement se rendre devant le siège de campagne d'Emmanuel Macron, près de la gare Saint-Lazare, mais n'ont pas pu y accéder. Ils ont toutefois obtenu un rendez-vous avec Mme Pannier-Runacher.
Scopelec (3600 salariés) est l'un des sous-traitants d'Orange pour la pose de la fibre jusqu'aux abonnés et l'entretien du réseau cuivre.
40% de chiffre d'affaires évanouis
Premier groupe coopératif de France, il a appris en novembre qu'il avait perdu une part substantielle de ses contrats avec Orange, dans le cadre d'un nouvel appel d'offres de l'opérateur.
Scopelec estime qu'il perd environ 40% de son chiffre d'affaires total du fait de la décision d'Orange, un choc énorme qui met en péril la survie de l'entreprise, avec pour conséquence la suppression d'environ 1000 emplois pour encaisser la réduction d'activité.
"Nous avons besoin d'obtenir 24 mois d'activité supplémentaires" et "de financements" pour le plan de licenciement qui va être nécessaire, a indiqué lors de la manifestation Alain Thomas, le président du conseil de surveillance de Scopelec.
"Pour l'instant, Orange ne nous propose que 9 mois d'activité supplémentaires, c'est insuffisant", a-t-il affirmé.
Orange met en avant une baisse d'activité
Dans le cadre des discussions menées sous l'égide du Ciri (Comité interministériel de restructuration industrielle), Orange a notamment proposé un volume d'activité complémentaire tels que des contrats de remplacement de poteaux ou de réparation du réseau, selon une source proche du dossier.
Orange plaide que la réduction des contrats avec Scopelec s'inscrit dans un "contexte général de baisse d'activité" sur l'entretien du réseau cuivre et de l'installation de la fibre, qu'il estime à environ 20% dans les années à venir.
Il fait valoir également que Scopelec reste un sous-traitant important pour lui, malgré la réduction d'activité.
Scopelec et Orange ont en outre rendez-vous vendredi matin devant le tribunal de commerce de Paris. Le groupe coopératif accuse le géant des télécoms de "rupture brutale de la relation commerciale".