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Rejet du rachat de U.S. Steel par Joe Biden: le Japon fait part de "vives préoccupations"

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Joe Biden a annoncé le 3 janvier bloquer l'acquisition à 14,9 milliards de dollars de U.S. Steel par son rival japonais Nippon Steel, au nom de la "sécurité nationale".

Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a dit lundi avoir fait part à Joe Biden des "vives préoccupations" qui s'expriment au Japon à la suite du blocage par le président américain sortant du projet de rachat de U.S. Steel par Nippon Steel.

"J'ai dit que de vives préoccupations s'élevaient non seulement au Japon mais aussi dans les milieux d'affaires américains et j'ai exhorté (Joe Biden) à dissiper ces sentiments", a déclaré Shigeru Ishiba, cité par des médias locaux à l'issue d'une discussion avec le président américain et le chef d'Etat philippin Ferdinand Marcos.

À quelques jours de son départ de la Maison Blanche, Joe Biden a annoncé le 3 janvier bloquer l'acquisition à 14,9 milliards de dollars de U.S. Steel par son rival japonais Nippon Steel, au nom de la "sécurité nationale". Les deux groupes ont aussitôt déposé un recours devant la justice américaine, jugeant que Joe Biden avait "ignoré l'Etat de droit pour gagner les faveurs" des syndicats et "soutenir son programme politique", dénonçant une "ingérence illégale".

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"Combattre la menace concurrentielle de la Chine"

U.S. Steel, en difficultés, avait lui-même décrit son rachat par Nippon Steel comme un moyen de "combattre la menace concurrentielle de la Chine" et d'assurer la prospérité future de l'entreprise. En cas d'échec, il se verrait contraint de renoncer à des investissements massifs de modernisation, au prix de plans sociaux et de possibles fermetures d'aciéries, prévenait-il.

Dimanche, les groupes Nippon Steel et U.S. Steel ont annoncé avoir obtenu de Washington un sursis courant jusqu'en juin pour formellement abandonner leur projet de rachat du sidérurgiste américain par son concurrent japonais. Le ministre des Affaires étrangères japonais, Takeshi Iwaya, a aussitôt souligné l'importance de "gérer ce dossier" de façon à ne pas miner "l'alliance entre le Japon et les Etats-Unis".

Le Japon est la première source d'investissements directs étrangers (IDE) aux Etats-Unis. Les investissements nippons y totalisaient 783,3 milliards de dollars en 2023, soit 14,5% du total des IDE dans le pays, selon des chiffres américains. Selon la Chambre de commerce américaine, les investissements nippons "soutiennent presque un million d'emplois américains". Le constructeur automobile Toyota possède ainsi dix usines aux Etats-Unis, où il compte 49.000 employés.

P.L. avec AFP