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PSA-Fiat-Chrysler aux Pays-Bas: un choix "scandaleux", estime Laurent Berger

Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger lors d'une réunion du Medef à Paris, le 28 août 2019

Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger lors d'une réunion du Medef à Paris, le 28 août 2019 - ERIC PIERMONT / AFP

S'il qualifie de "bonne nouvelle" le projet de fusion entre les deux constructeurs automobiles, le secrétaire général de la CFDT s'insurge contre le choix de la localisation du futur siège aux Pays-Bas.

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a jugé ce vendredi "objectivement scandaleux" le projet des constructeurs PSA et Fiat-Chrysler, en route vers une méga-fusion, d'implanter le siège social de leur future entité aux Pays-Bas pour des raisons "fiscales", y voyant "un premier mauvais signal".

"Je n'ai pas compris" ce choix "et je trouve cela scandaleux", a déclaré le patron du premier syndicat français, réagissant sur Franceinfo aux annonces formulées la veille par les deux constructeurs automobiles. "C'est une question fiscale, non ?", a-t-il raillé, alors que les Pays-Bas sont connus pour leur fiscalité avantageuse.

"C'est déjà un premier mauvais signal, si je peux me permettre, à moins qu'on ne m'explique qu'aux Pays-Bas il y a une raison particulière" de s'implanter "pour trois entreprises dont aucune n'est néerlandaise", a ironisé Laurent Berger avant d'ajouter: "C'est objectivement scandaleux". 

La fusion, "une bonne nouvelle"

Il a en revanche estimé que la fusion pouvait "être une bonne nouvelle, parce que cela donne une taille critique à une entreprise automobile française", tout en expliquant avoir "eu un étonnement" à quelques mois du "mariage" avorté entre Renault et Fiat, auquel l'Etat français s'était opposé.

"Quid de de la question sociale" et de "l'emploi"?, s'est en outre interrogé le secrétaire général de la CFDT, demandant "qu'un expert économique soit nommé auprès des représentants du personnel dans la phase de réflexion pour regarder" les impacts sur "les différents sites de production en France" et sur "la stratégie industrielle, demain, de PSA".

Un accord définitif dans les prochaines semaines

PSA et Fiat-Chrysler ont annoncé jeudi être tombés d'accord à l'unanimité sur le principe d'une fusion, où les actionnaires des deux groupes se partageraient à 50/50 le capital, au terme de diverses opérations financières. L'accord définitif pourrait intervenir "dans les prochaines semaines", selon leur communiqué commun.

Avec 8,7 millions de véhicules vendus par an, la nouvelle entité serait basée aux Pays-Bas, mais resterait cotée à Paris, Milan et New York et deviendrait n°4 mondial.

Mélanie Rostagnat avec AFP