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PME: malgré les hausses de salaires, les recrutements patinent et les contrats s'envolent

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Selon la dernière étude de la CPME, 91% des TPE et des PME interrogées se désolent des difficultés pour recruter.

Rien n'y fait. Les augmentations de salaires à l'embauche décidées par de nombreuses petites et moyennes entreprises pour faire face à des pénuries de personnels ne permettent de répondre aux besoins.

Selon la dernière enquête de la CPME (Confédération des PME) sur la situation de l'emploi et des salaires dans les TPE et les PME, si 53% des dirigeants cherchent à recruter, si 67% ont augmenté les salaires proposés, 91% signalent des difficultés à y parvenir. C'est néanmoins 3 points de moins par rapport à l'enquête de juillet dernier.

La première raison évoquée par les chefs d’entreprise est le nombre insuffisant de candidats (79%), suivi de l’inadéquation du profil des candidats (69%). Les difficultés rencontrées par les candidats pour se loger sont également citées par 13% d’entre eux. 

Les patrons saluent la réforme de l'assurance chômage

L'impact sur l'activité est lourd. Un tiers des dirigeants (33%) déclare refuser des commandes ou des ventes en raison du manque de salariés.

On comprend alors mieux pourquoi les patrons de TPE/PME saluent à 81% le durcissement de l'assurance chômage qui va réduire la durée d'indemnisation dans un contexte favorable à l'emploi. Reste à savoir si cette réforme mettra à fin à ce problème récurrent.

Autre enjeu, fidéliser les collaborateurs en place, de plus en plus tentés d'aller voir ailleurs. Ainsi, un dirigeant sur deux ayant au moins un salarié prévoit une augmentation des salaires dans l’entreprise au 1er janvier 2023. Cette hausse sera, dans plus de la moitié des cas (55%), au moins égale à 3%. Et 44% d'entre eux envisagent le versement d’une prime de partage de la valeur (PPV) d’ici la fin de l’année.

De plus en plus de salariés veulent un CDD

Par contre, 68% des dirigeants se disent défavorables au projet du gouvernement d’instaurer un dividende salarié qui prévoirait un versement obligatoire aux salariés, en cas de versement aux actionnaires.

Reste que l'envie de bouger des salariés demeure forte. L'étude montre que "le contrat à durée indéterminée (CDI) n’est plus vu comme un graal par les salariés".

Ainsi, parmi les entreprises ayant au moins un salarié, trois dirigeants sur dix (31%) se sont vu déjà opposer un refus à leur proposition de CDI en fin de CDD.

"11% des dirigeants (26% dans l’hôtellerie-restauration) constatent même, et c’est là une véritable évolution, que les salariés qu’ils recrutent ont une préférence pour un CDD plutôt que pour un CDI", observe la CPME.

*: étude basée sur 2566 réponses de dirigeants de TPE/PME dont 2330 comptent au moins un salarié. L'enquête en ligne s'est déroulée du 6 octobre au 10 novembre 2022.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business