PME, ETI, grandes entreprises: comment le gouvernement veut les aider face à la crise de l'énergie

Emmanuel Macron a promis mercredi soir un "prix raisonnable" de l'électricité pour les entreprises. Invité ce jeudi matin sur le plateau de BFM Business, le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a détaillé les futures aides qui seront mises en œuvre pour aider les entreprises françaises à faire face à la crise de l'énergie. Dix milliards d'euros sont mis sur la table par le gouvernement.
"Il y a 10 milliards d'euros à répartir entre le boulanger" et "la très grande sidérurgie", a déclaré Bruno Le Maire. Pour cela, "on sépare les différents types d'entreprises, parce que chacune est dans une situation très différente". Les TPE, qui ont moins de dix salariés et font moins de deux millions d'euros de chiffre d'affaires, continueront "à bénéficier d'un tarif régulé, exactement comme les ménages", donc "pas plus de 15% d'augmentation" en 2023, a précisé le ministre.
Couloir de prix
Pour les PME jusqu'à 250 salariés (et les TPE exclues du mécanisme de limitation de la hausse des prix à 15%), un "dispositif spécifique" de "plusieurs milliards d'euros" sera mis en place pour amortir la facture d'électricité. Pour une PME, le tarif régulé représente aujourd'hui "environ la moitié de la facture" et "ça, on n'y touche pas", a-t-il expliqué. Par ailleurs, "il reste 50% de la facture qui est exposé au marché, avec des prix qui peuvent atteindre 800, 1000, 1200 euros le mégawatt".
"Nous prendrons sur ces 50% la moitié, 25%, que nous mettrons dans un couloir de prix, de façon à alléger la facture" et donner "de la visibilité", a déclaré Bruno Le Maire. "Le plancher a été fixé à 325 euros le mégawatt", tandis que le plafond sera fixé dans la journée.
Reste les entreprises de taille intermédiaire (ETI) jusqu'à 5000 salariés et les très grandes entreprises. "C'était soit accorder la même aide à tout le monde au risque de trop aider ceux qui n'en ont pas réellement besoin et de ne pas aider suffisamment ceux qui en ont vraiment besoin, [soit] cibler. Nous avons fait le choix du ciblage, avec un guichet qui va être simplifié et massif pour ceux qui en ont réellement besoin parmi les ETI et les grandes entreprises", a déclaré Bruno Le Maire.
Critères "trop compliqués"
Le guichet déjà mis en place "n'a pas marché du tout" car "les critères étaient trop compliqués", a-t-il reconnu, évoquant des discussions avec la Commission européenne pour revoir ces critères. "Nous avons eu gain de cause", même s'il faut encore une "confirmation définitive", a-t-il avancé. Pour être éligible, la facture devra avoir augmenté de 50%, et non plus avoir doublé. L'énergie, également, doit représenter 3% du chiffre d'affaires: ce calcul prendra pour référence fin 2022 et non plus 2021.
Bruno Le Maire évoque aussi le doublement des plafonds des aides à 4,50 et 100 millions d'euros. Par ailleurs, les grandes entreprises pourront demander un acompte à ce guichet en évaluant elles-mêmes le montant qu'elles devraient percevoir. Mais, en cas de trop perçu, il faudra rembourser.