Paiement fractionné: pourquoi la SNCF a choisi la fintech Alma

Il sera bientôt possible de payer ses billets de train en plusieurs fois. La SNCF va en effet proposer ce service aux voyageurs à la mi-2023. Et c'est la fintech française Alma qui a été choisie par la compagnie ferroviaire pour lui fournir cette solution.
Invité de l'émission Good Morning Business, son fondateur Louis Chatriot a d'abord expliqué les motivations derrière la mise en place d'un tel service. "Cela n'augmente pas le pouvoir d'achat, a-t-il rappelé, avant de décrire le paiement fractionné comme un outil de gestion. La charge du budget vacances, qui peut vite s'envoler, notamment pour une famille, pourra ainsi être étalée dans le temps.
Le dirigeant a rappelé que le paiement fractionné s'appliquait déjà dans le secteur de l'aérien. En revanche, "cette solution n'existait pas pour le train", a-t-il souligné.
L'expérience client, la valeur ajoutée d'Alma
Face aux banques traditionnelles ou aux plus gros acteurs, la SNCF a préféré cette start-up en raison, principalement, de l'expérience client qu'elle propose. Son fondateur a confirmé se concentrer sur "le fait de pouvoir payer facilement et rapidement, d'avoir le minimum de champs à remplir".
Bien que plus petite que certains concurrents, Alma n'est pas tout à fait novice. L'entreprise affiche 7500 enseignes partenaires en Europe, parmi lesquelles figurent Etam ou Maisons du monde, et emploie 350 personnes sur le continent. Outre-Atlantique, elle a même vendu sa solution à Apple.
Quant à sa méthode, elle repose sur un ensemble de données dont elle dispose. "On utilise une technique assez classique de scoring de risque et de fraude", a indiqué le fondateur d'Alma. Concernant le paiement en trois ou quatre fois comme le service qui sera proposé aux voyageurs de la SNCF, il évoque un scoring type fraude, qui consiste à s'assurer que les clients existent et sont bien des clients.
Les modalités de l'offre pas encore définies
En revanche, sur des paiements fractionnés plus long, comme celui proposé par Apple pour l'achat de l'iPhone 14 qui s'étale sur deux ans, Charles Moutriot décrit une "technique de scoring type fraude et de pur crédit". Elle consiste à s'assurer de la solvabilité du client.
Interrogé sur les modalités exactes de cette offre, Louis Charriot a expliqué ne pas les avoir définies, pour le moment, avec l'entreprise de transport ferroviaire. Le type de billets de trains ainsi que le montant du panier donnant droit à ce service seront déterminés d'ici sa mise en oeuvre, prévue mi-2023.
Quant aux modalités économiques de l'accord entre la SNCF et Alma, elles seront à la libre appréciation de la compagnie ferroviaire. Alma fixe un tarif et c'est ensuite le client qui choisit de payer l'intégralité ou de répercuter une partie de ce coût sur ses propres tarifs... et donc in fine sur les consommateurs.